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Droits de réponses du professeur Philippe Bachellier et d’Olivier Hertel

Suite à un article paru samedi 1er juin, reprenant des éléments d’une enquête du journal Le Point mettant en cause le professeur Philippe Bachellier des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, ce dernier a adressé ce texte à la rédaction, dans l’exercice de son droit de réponse. À la suite de cette publication, le journaliste du Point, Olivier Hertel, a fait de même.

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Site de l’hôpital de Hautepierre, l’un des sites des HUS.

Je fais suite à la publication en date du 1er juin 2024 sur votre site, d’un article intitulé « Les dangereuses expérimentations d’un chirurgien de Strasbourg sur des malades du cancer » avec comme sous-titre « Le journal Le Point révèle des dizaines d’opérations inutiles et dangereuses sur des patients atteints de cancer à l’hôpital de Hautepierre. En cause : le désir de repousser les limites d’un chirurgien de renom, le professeur Philippe Bachellier » rédigé par le journaliste Guillaume Krempp, dans lequel je suis personnellement mis en cause.

La lecture de cet article, qui se contente de relayer les informations erronées contenues dans un article publié en date du 28 mai 2024 sur le site du journal Le Point, rédigé par le journaliste Olivier Hertel, m’a stupéfait.

En effet, cet article relaye, sans les vérifier, une série d’informations erronées qui portent gravement atteinte à ma réputation. Plus précisément, ledit article fait apparaître, sur la base d’informations anonymes adressées au Journal Le Point, que j’aurais pratiqué des opérations inutiles, en traitant mes malades comme des cobayes, altérant leur fin de vie. Je conteste avec force ces allégations qui ne sont que le relais d’une rage que trois anciens confrères entretiennent à mon égard.

D’une part, je relève que lesdits informateurs n’ont pas hésité à transmettre au journaliste du Point des dossiers médicaux de patients prétendument anonymisés ainsi que des comptes- rendus opératoires tronqués, diffusant ainsi des informations protégées par le secret médical. Je vais saisir le procureur de la République d’une plainte à ce sujet.

D’autre part, s’agissant du fond de l’article, j’entends préciser que les opérations pratiquées au sein de mon service sont toutes validées lors de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) hebdomadaires entre confrères de différentes disciplines (oncologues…) au cours de laquelle les dossiers de chaque patient sont examinés et discutés de façon collégiale. Il est donc particulièrement inexact d’indiquer que j’aurais franchi des limites et serais « sorti du cadre » en m’affranchissant des avis de mes confrères. La décision d’opérer chaque malade est une décision qui est prise collégialement, lors de ces RCP, ce que votre journaliste aurait pu aisément se faire confirmer s’il n’avait pas réalisé une enquête à charge. Lorsque le journaliste Olivier Hertel (Journal Le Point) m’a rencontré en s’imposant à ma consultation du 6 mai 2024 (entre deux patients), je lui ai néanmoins proposé de passer une à deux semaines dans mon service et de vivre au côté de nos équipes dans chaque secteur de notre activité (clinique, enseignement, recherche et partie administrative).

Monsieur Hertel aurait ainsi pu appréhender toute la difficulté, la gravité et les subtilités de notre métier, et également toutes nos satisfactions du devoir accompli, lorsqu’un malade, souffrant d’une maladie grave cancéreuse, pouvait finalement bénéficier d’un traitement adapté, parfois chirurgical, dans le but de prolonger sa vie. Contrairement à ce qui est écrit, le seul objectif qui guide mes choix thérapeutiques est celui de prolonger la vie de mes patients tout en leur conservant une qualité de vie acceptable.

Or, le journaliste du Point a refusé catégoriquement ma proposition d’immersion dans mon service, préférant relayer des accusations anonymes qui lui ont été transmises. Pour des maladies graves comme le cancer du pancréas ou le cancer des voies biliaires, les stratégies thérapeutiques sont évidemment multiples, pleines de subtilités et doivent être adaptées à chaque malade.

Les divergences d’opinion, les choix thérapeutiques et les conflits entre médecins relèvent de discussions d’experts, et il n’est pas acceptable que certains confrères se servent des dossiers médicaux de certains malades pour régler leurs comptes par voie de presse, au mépris des règles déontologiques les plus élémentaires.

Enfin, s’agissant de mon activité en secteur privé (autorisée depuis la réforme Debré de 1958), je n’ai ni à en justifier, ni à en rougir. Cela fait 35 ans que je me dévoue corps et âme à ma profession et mets toute mon énergie au service de mes patients, sans compter mes heures ou mes jours de travail. La jalousie de certains confrères n’a décidément pas de limite. À toutes fins, je préciserai que les chiffres énoncés dans votre article ne correspondent pas du tout à la réalité de mon salaire net, déduction faite de l’ensemble des charges et cotisations que je supporte.

Un tel article, outre le fait de porter atteinte à ma propre réputation, jette également le discrédit sur toute la profession médicale. Manifestement, vous n’avez pas souhaité vérifier l’exactitude de l’information diffusée publiquement par le Journal Le Point, et ce, au mépris de la déontologie journalistique.

Pr Philippe Bachellier,
Professeur des Universités – Praticien Hospitalier
Chirurgien des Hôpitaux de Strasbourg


#Hôpitaux universitaires de Strasbourg

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