Fanny a appelé la gendarmerie pour signaler la disparition de Lina, sa fille de 15 ans, vers 14h samedi 23 septembre. Cette dernière devait se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche depuis la commune de Plaine, où elle habite, pour prendre un train à midi en direction de Strasbourg. Lina parcourait à pied les 2,9 kilomètres séparant son domicile de la gare. Son petit ami qui l’attendait sur le quai à Strasbourg, a prévenu la mère de la jeune fille, ne la voyant pas descendre du train à l’heure d’arrivée prévue.
Une « enquête en disparition inquiétante » a été immédiatement ouverte par le parquet de Saverne. Des investigations ont été lancées après l’alerte, avec des fouilles sur l’itinéraire emprunté par Lina et des auditions de membres de sa famille et de ses amis. Pour l’heure, la procureure de Saverne Aline Clérot « n’écarte aucune piste ».
Aucune activité bancaire sur son compte
La jeune fille n’a pas donné signe de vie depuis samedi 11h20, heure à laquelle son petit ami a reçu un message vidéo de sa part. La procureure de Saverne a précisé mardi soir lors d’une conférence de presse que le téléphone de Lina a cessé d’émettre à exactement 11h22. Les fouilles n’ont pas permis de le retrouver. Elle a également ajouté :
« Deux témoins ont vu Lina sur le trajet de la gare entre 11h15 et 11h30. Sur son itinéraire, aucune trace sur la chaussée ou le bas-côté n’a été observée à cette heure évoquant la survenance d’un accident de la route. »
Les premières recherches ont permis de démontrer que Lina n’était jamais montée à bord du train pour Strasbourg. La mineure n’apparaît pas sur les vidéos exploitées des caméras de vidéosurveillance placées à l’intérieur des rames du train qu’elle devait prendre et dans la gare de Strasbourg. L’absence de caméras à la gare de Saint-Blaise-la-Roche ne permet pas de vérifier si elle est arrivée jusque là.
Aucune activité bancaire sur son compte n’a été constatée depuis sa disparition. De plus, son entourage n’a déclaré « aucune fugue récente ou ancienne permettant d’accréditer une disparition volontaire », selon la procureure de Saverne.
Plusieurs ratissages sans résultats
Depuis samedi, une équipe cynophile, un hélicoptère et des drones sont intervenus pour tenter de retrouver Lina. Lundi, une centaine de bénévoles ont participé à une battue avec la gendarmerie dans le secteur de Plaine. Mardi matin, 380 personnes se sont retrouvées pour une deuxième recherche, toujours sans succès.
D’autres opérations se sont poursuivies mercredi 27 septembre. Quinze gendarmes ont ratissé une zone à proximité de la commune de Rothau, à une dizaine de kilomètres de Saint-Blaise-la-Roche. Parallèlement, sept plongeurs de la compagnie binationale fluviale de Strasbourg ont sondé deux plans d’eau, notamment l’étang du Breux, près desquels passe la piste cyclable que Lina a probablement emprunté samedi. La procureure de Saverne a indiqué dans un communiqué de presse qu’aucune de ces interventions « n’a permis la découverte d’éléments utiles à l’enquête ».
Ce jeudi 28 septembre, dés 10h30, 80 gendarmes étaient au nord et au sud de l’étang du Breux. Ils ont effectué des recherches jusqu’à 15h près des communes de Plaine, Saulxures et Saint-Blaise-la-Roche, sans trouver aucun élément ou indice utile à l’enquête.
Une information judiciaire ouverte
Vendredi 29 septembre, les gendarmes ont procédé à des vérifications des traces ADN sur 6 véhicules (toutes des Renault Clio bleues ou grises), et réalisé des fouilles de maisons à Wildersbach et à Rothau ainsi que dans les bennes de la déchetterie de Saint-Blaise-la-Roche. Les enquêteurs ont aussi vérifié les images de vidéosurveillance de la supérette Proxy où Lina a entamé un stage il y a trois semaines selon une employée interrogée par les DNA. Une longue perquisition dans une maison à Diespach a eu lieu durant le week-end.
Dans un communiqué publié ce 1er octobre, la procureure de Saverne Aline Clérot et la procureure de Strasbourg Yolande Renzi ont annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour « enlèvement ou séquestration de plus de 7 jours ». Deux juges d’instruction du tribunal judiciaire de Strasbourg ont été cosaisis pour diriger les recherches dans l’affaire de la disparition de Lina, ce qui donnera plus de moyens et de possibilités aux enquêteurs. La section de recherches de Strasbourg et le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin sont toujours en charge de l’enquête. Le parquet de Saverne s’est dessaisi de l’affaire au profit du parquet de Strasbourg, « en raison de la complexité de l’affaire ».
La gendarmerie de Schirmeck a lancé un appel à témoin lundi matin, décrivant Lina au moment de sa disparition : 1,60 mètres, cheveux blonds mi-longs, robe grise, doudoune et converses blanches.
La gendarmerie de Schirmeck appelle toute personne susceptible d’avoir des informations utiles à l’enquête en cours à la joindre au 03 88 97 04 71.
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