Invité de BFM TV, le directeur d’Amazon France Frédéric Duval a assuré que sa société « n’a pas de projet aujourd’hui en Alsace ». Le dirigeant a cité nommément le projet d’entrepôt à Ensisheim (Haut-Rhin), dont la réunion de validation prévue ce jeudi 5 novembre vient d’être reportée.
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Les sociétés prête-nom et silence imposé aux élus
Le projet à Ensisheim près de Mulhouse (Haut-Rhin) n’est pas porté par Amazon directement, mais une société dédiée, appelée Eurovia. Il s’agit du seizième entrepôt de cette entreprise luxembourgeoise, fondée par un ancien cadre logistique d’Amazon. C’est elle qui construira l’installation sur-mesure et louera l’activité de stockage et de livraisons petits colis individuels commandés en ligne. Ses clients seront donc Amazon ou d’autres gros opérateurs du commerce en ligne comme la firme chinoise Alibaba. Le président de la communauté de communes et maire d’Ensisheim Michel Habig (divers droite) a assuré en juin à Rue89 Strasbourg ne pas avoir signé de clause de confidentialité.
Une exploration bien en cours dans le Bas-Rhin
Dans le Bas-Rhin, à Dambach-La-Ville, Amazon a bien eu des contacts avec l’ancien président de la communauté de communes du Pays de Barr Gilbert Scholly (LR). Suite à un premier contact, sous couvert d’anonymat, une réunion en préfecture du Bas-Rhin s’est tenue en novembre 2019. L’ancien maire de Barr a ensuite été habilité le 17 décembre par les élus des communes voisines lors d’un vote à huis clos, à poursuivre seul à seul les tractations avec Amazon, jusqu’aux élections municipales de mars 2020.
Depuis, le nom d’Amazon a fuité en début d’année 2020. Et Gilbert Scholly a confirmé dans un courrier aux opposants, suite à son départ de la communauté de communes, que son interlocuteur était bien Amazon. Depuis l’installation de la nouvelle majorité aucun signal positif ou négatif n’a été envoyé sur ce projet controversé au pied du vignoble alsacien.
Dans son interview sur BFM TV, Frédéric Duval a d’ailleurs précisé qu’Amazon menait des « campagnes exploratoires dans différentes régions ». Dans le Grand Est, il a mentionné le début des travaux à Metz où une clause de confidentialité avait été signée par le président de la métropole Jean-Luc Bohl. Il avait été autorisé à dévoiler le nom la fin de l’été 2019. À l’instar d’Ensisheim, il s’agissait d’une société foncière parisienne nommée Argan, qui construit puis louera cet entrepôt.
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