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Trois choses à suivre pour l’ultime conseil municipal de Roland Ries

Pour la dernière fois, Roland Ries présidera le conseil municipal de Strasbourg après 15 ans comme maire. Un conseil-fleuve qui s’annonce électrique à un mois des élections municipales. À suivre en direct-vidéo avec nos commentaires à partir de 15h.

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Flux vidéo fourni par la Ville de Strasbourg / Commentaires par JFG / Rue89 Strasbourg


C’est la grande dernière du maire Roland Ries. Celui qui ne sera sur aucune liste lors des élections en mars ferme une page de 37 ans au conseil municipal, dont trois comme maire intérimaire (1997-2000) puis douze comme maire élu (depuis 2008).

Après avoir fait sa carrière au Parti socialiste, il a été aperçu samedi 1er février à une réunion de « Territoires de Progrès ». Le but de se nouveau mouvement est de créer un « pôle de gauche » au sein de « La République en Marche », autour du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. De là à crisper sa majorité lors du dernier conseil ? Réponse en fin de journée. Les élus doivent traiter de 83 points sur fond d’élections municipales. Roland Ries a d’ailleurs précisé qu’il avait retiré quelques points qu’il jugeait trop sensibles.

1 – Le comportement des 5 candidats

Le ou la future maire sera très certainement dans la salle. Cinq candidats sont déjà élus, dont quatre de la majorité : le premier adjoint Alain Fontanel (LREM), l’adjointe Chantal Cutajar (indépendante), la conseillère municipale Jeanne Barseghian (EELV), et l’ancienne maire et toujours élue Catherine Trautmann (PS), qui a inversé sa place avec Mathieu Cahn depuis mercredi.

Dans l’opposition, c’est Jean-Philippe Vetter qui représente la droite non alignée. Les autres élus opposés à Roland Ries pendant six ans ont rallié « En Marche » et la campagne d’Alain Fontanel. Jean-Philippe Vetter prévoit d’ailleurs en fin de séance une interpellation sur la « gouvernance » lors du mandat passé. Une manière de pointer les divisions dans la majorité qu’il retrouvera face à lui en mars.

La dernière réunion du conseil municipal est une tribune idéale pour les prétendants au fauteuil de maire. Jusque là, Alain Fontanel a laissé ses soutiens (Christel Kohler en tête, mais aussi Paul Meyer, Nicolas Matt ou Jean-Baptiste Gernet) mener les débats qui ne relevaient pas de ses attributions. Est-ce que le fait d’être arrivé en deuxième position dans le seul sondage public sur les élections à Strasbourg changera son attitude ? Les autres candidats ou leurs colistiers ont davantage essayé d’affirmer leurs positions, quitte à ferrailler entre eux.

2 – Un Plan Climat pour finir, qui ressemble aux programmes

L’Eurométropole a adopté son Plan Climat fin 2019. Au tour de la Ville de le décliner de manière « volontaire » (point 12) sur ses compétences, comme l’éclairage public, les cours d’école, etc. On retrouve aussi plusieurs projets qui figurent dans les programmes de plusieurs candidats : un espace vert à moins de 300 mètres, déminéralisation des cours d’école, etc.

En revanche, le rythme de plantation d’arbres (1 000 par an) tranche avec la surenchère électorale du moment. Avant de céder sa place, Mathieu Cahn en proposait 50 000 dans le mandat, soit 8 333 par an. Dix fois plus fort, Jean-Philippe Vetter en propose même 500 000 en dix ans, soit 136 par jour, dimanches et jours fériés compris. Les écologistes n’ont pas donné d’objectif chiffré sur ce sujet, pas plus que « La République en Marche ». Mais le « Plan Canopée » proposé par Alain Fontanel figure bien dans le projet que devra mettre en oeuvre par l’administration : passer de 22% à 30% de la surface de la ville recouverte par des branches d’arbres et leurs feuilles.

Le grande dernière du maire Roland Ries après 37 ans au conseil municipal. (Photo Pascal Bastien / Divergence)

3 – Les subventions à l’Office de tourisme

La séance devrait se tendre pour le débat des subventions à l’Office de tourisme et son événement « Strasbourg Mon Amour » (point 45 et 46). Une étude Deloitte, puis un audit interne suggèrent des modifications financières, de gouvernance et stratégiques.

À cela s’ajoutent la double-casquette des deux présidents rémunérés Jean-Jacques Gsell (LREM) et Paul Meyer (La Coop./ liste LREM), dont la situation fait l’objet d’un signalement à la Justice. Les deux élus ne pourront pas participer aux débats suite aux préconisations du déontologue pour éviter les conflits d’intérêts.

Une réorganisation de la compétence touristique est la conséquence de la loi de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Maptam) de 2014. Interrogé, le maire se dit défavorable à cette volonté de l’ancien gouvernement socialiste :

« Strasbourg concentre l’attractivité touristique et la majorité des flux. Que l’EPCI (sigle souvent utilisé pour rabaisser l’Eurométropole comme groupement technique, ndlr) s’accapare toute la compétence de l’Office de tourisme, je ne suis pas d’accord. Si la Ville est hors jeu, pourquoi continuer à payer ? Le vrai débat est là. »

Le maire pointe aussi que la taxe de séjour rapporte désormais 5,6 millions d’euros à l’Eurométropole. Une manne qu’elle doit intégralement rediriger vers le tourisme.

Et aussi…

D’autres points méritent de l’intérêt ou pourraient soulever des débats : La vente sous conditions de terrains pour l’agrandissement du centre du formation du Racing pour 6,4 millions d’euros (point 26), la vente de l’ancien restaurant Jeanne d’Arc pour laquelle une plainte a été déposée (point 30, finalement retiré) un arrêté préfectoral de stockage de produits dangereux, dont 100 tonnes de traverses de chemin de fer (point 35), l’aménagement d’infrastructures sportives et de loisir au quartier Laiterie (point 77), la rénovation de terrains de football synthétiques (point 80)… Le déontologue devrait présenter son dernier rapport annuel, a priori en fin de séance dans la soirée. Le professeur Wachsmann estime que les élus invités à répétition par le Racing ne devraient pas voter les travaux du stade, car ces cadeaux à répétition altère leur jugement.


#Conseil municipal

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