Présenté comme un passeur sur le profil Facebook du militant nationaliste Laurent Husser, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann avait porté plainte pour diffamation. Le tribunal correctionnel de Strasbourg lui a reconnu mardi 1er février avoir été diffamé par Laurent Husser et a condamné ce dernier à 2 000€ d’amende, suivant en cela les réquisitions du procureur de la République, ainsi qu’à 3 000€ de dommages et intérêts. Laurent Husser, qui dispose de 10 jours pour faire appel du jugement, devra en outre payer les frais d’avocat du Dr Federmann, d’environ 2 500€.
Le tribunal a rejeté les exceptions de nullité qui avaient été formulées à l’audience par la défense de Laurent Husser. Le collaborateur du groupe des eurodéputés nationalistes a régulièrement été mis en examen et le délai de prescription n’est pas arrivé à son terme selon la présidente du tribunal, Isabelle Karolak.
Mardi matin, elle a rappelé les fondements de sa décision :
« Sur la culpabilité, il y a bien une diffamation publique en raison du petit globe sur la publication Facebook, le réseau de M. Husser est en outre constitué de plus d’une centaine de personnes. Présenter le Dr Federmann comme un passeur et une crapule est bien une atteinte à son honneur et à sa considération. M. Husser a manqué de prudence et d’objectivité en publiant des éléments qu’il n’avait pas vérifiés. »
Les dangers d’une publication un peu rapide…
Laurent Husser avait relayé sur son profil un article des DNA évoquant des ordonnances de complaisance par « un psychiatre strasbourgeois de 64 ans ». Le militant nationaliste en avait immédiatement conclu qu’il s’agissait du Dr Federmann, qui est également membre du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), sauf qu’il ne s’agissait pas de lui.
Contacté mardi matin, Laurent Husser dénonce « une sentence politique » :
« On a voulu donner une orientation politique à ce procès, on a fait venir des militants du MRAP pour témoigner contre moi et le résultat, c’est un jugement au maximum de ce que demandait le procureur… C’est totalement disproportionné et je pense faire appel de cette décision. »
De son côté, le Dr Georges Federmann dit son « soulagement et sa tristesse » :
« Je prends note avec une certaine satisfaction du jugement qui rétablit mon honneur et ma réputation bafoués depuis deux ans. Je poursuis mon travail auprès des patients et des usagers les plus fragiles et m’y consacrerai jusqu’à ma mort. »
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