Après l’annonce par le gouvernement de l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour que la « loi travail » soit adoptée sans le vote des députés, les principaux syndicats ont appelé à manifester chaque semaine, pour que ses dispositions soient modifiées.
Ainsi, près de 1 500 personnes (1 200 selon la Préfecture, 3 500 selon la CGT) se sont rassemblées jeudi après-midi à Strasbourg pour manifester. Si l’ensemble de la manifestation s’est déroulé dans le calme, certains participants ont commis plusieurs dégradations. De la peinture et des bouteilles en verre ont été projetées sur la façade de la Banque de France et de quelques boutiques.
Suite à ces débordements, deux interpellations ont eu lieu. Sur les réseaux sociaux, un appel à se rassembler jeudi soir devant le commissariat central a été publié pour « exiger la libération [des] camarades ».
« Libérez nos camarades »
À 19 heures, hier soir, près de cent personnes se sont rassemblées devant le commissariat. Dans le calme, ils ont commencé à scander « libérez nos camarades ». En face, près de 40 policiers en tenue anti-émeutes étaient en faction pour empêcher d’éventuelles intrusions dans le bâtiment. Un commissaire, affectueusement surnommé « Centurion » par les manifestants a alors discuté avec quelques personnes leur annonçant que l’une des deux personnes interpellées avait reconnu les faits qui leur étaient reprochés mais qu’aucun ne serait libéré avant le lendemain matin, faute d’avoir tous les éléments nécessaires au déroulement de l’enquête. Les deux individus n’avaient pas encore été auditionnés jeudi soir.
Pour évacuer les personnes réunies devant le commissariat, le commissaire leur a expliqué que leur départ jouerait en faveur des deux interpellés. Quand certains manifestants se sont indignés de ce chantage, d’autres ont réfléchi aux solutions qui s’offraient à eux :
« Soit on part la queue entre les jambes après avoir attendu pendant deux heures », lance l’un d’eux, « soit on se fait gazer », renchérit une autre.
Aux alentours de 22 heures, la majorité des manifestants et des forces de l’ordre se sont retirés. Quant aux deux manifestants interpellés, ils ont été remis en liberté à l’issue de leur garde à vue. Ils comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Strasbourg, pour dégradation, le 1er juillet.
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