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Deux candidats en lice pour la direction de la fédération socialiste du Bas-Rhin

Mathieu Cahn est premier secrétaire de la fédération socialiste du Bas-Rhin depuis 2005. Il se présentera à sa propre succession au congrès fédéral du parti, ce samedi 20 octobre. Après le traumatisme du congrès de Reims en 2008, Mathieu Cahn espère rassembler tous les socialistes bas-rhinois sous son nom. Tous sauf un : Jean-Michel Augé, mandataire de la motion 4.

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Mathieu Cahn, actuel premier secrétaire du Parti Socialiste du Bas-Rhin, est candidat à sa succession. (Photo PF)

La candidature de Mathieu Cahn pour le poste de premier secrétaire fédéral sera officielle ce samedi 20 octobre, lors de l’assemblée générale de la fédération socialiste du Bas-Rhin à 15h. Hier matin, l’adjoint au maire de Strasbourg a rappelé lors d’une conférence de presse les trois axes qu’il entend mener s’il est élu pour un nouveau mandat. Au programme, le rassemblement du parti autour de la motion dont Harlem Désir est le premier signataire. Vient ensuite la question du renouvellement du fonctionnement la fédération, un sujet largement débattu chez les Socialistes depuis la rentrée. Cela devra passer par l’émergence d’une « nouvelle génération de militants », selon l’élu.

« Un monde d’avance » renonce à présenter un candidat

Sauf surprise à 15h, Mathieu Cahn sera le seul candidat signataire de la motion 1 (Harlem Désir) à se présenter. Concernant les motions 2 et 5, la question ne se pose pas puisqu’elles n’ont réussi à fédérer que 3,1% des voix bas-rhinoises à elles deux. Les autres signataires de la motion 1 qui avaient auparavant envisagé une candidature ont finalement choisi de rejoindre Mathieu Cahn, à l’image de Syamak Agha-Babaei, conseiller municipal du courant « Un monde d’avance » de Benoit Hamon et ancien candidat contre Mathieu Cahn et de Paul Meyer, également conseiller municipal PS du même courant :

« Nous devons être au rendez-vous de l’Histoire. On ne pense pas toujours pareil mais le changement qu’on veut, on peut le faire ensemble. Ce qui est important, c’est que nous ayons réussi à trouver une voie de dialogue. Les militants peuvent trouver bizarre d’entrer dans une majorité après avoir tant débattu avec elle, mais nous gardons nos points de vue et nos responsabilités. »

La motion 3, présentée comme la gauche de la gauche et portée dans le Bas-Rhin par Thomas Risser, ne présentera pas non plus de candidat face à Mathieu Cahn. Son mandataire explique :

« Notre score est tout à fait correct à l’échelle locale (12,39%), mais il reste insuffisant pour se targuer d’être une alternative. La démarche initiale d’une motion unique était présomptueuse. Le but de la nôtre était surtout de faire en sorte que les grands élus du parti ne soient pas les seuls décideurs. Nous y sommes parvenus, il n’y a pas lieu de refuser l’union. »

Même Nathalie Jampoc-Bertrand, un temps tentée par une candidature, a rejoint la liste de Mathieu Cahn. Selon elle, son choix s’explique par une « cohérence avec le score national de la motion de Harlem Désir » mais l’adjointe au maire de Schiltigheim ne fait pas l’impasse sur ses priorités :

« Notre but avec la motion 3, c’était avant tout d’avoir une autre vision du territoire et d’excentrer le débat vers Schiltigheim. Il faut que la parité soit plus présente au niveau fédéral. Nous sommes dans un territoire de droite mais ce n’est pas une fatalité. Il faut être plus à l’écoute de l’ensemble des communes pour que la gauche puisse enfin arriver en tête ailleurs dans la région. Il ne doit pas y avoir de divorce entre les communes et notre fédération. »

Une éventuelle candidature de Jean-Michel Augé

L’alternative viendra donc de Jean-Michel Augé, mandataire de la motion 4, dont le premier signataire est Stéphane Hessel, et qui a remporté 19,29% des suffrages dans le Bas-Rhin, un score presque deux fois supérieur à la moyenne nationale. Il devrait annoncer sa candidature au poste de premier secrétaire fédéral pendant l’assemblée générale. Mathieu Cahn avoue qu’il n’y a pas eu moyen de rallier les militants de la motion 4 :

« Nous lui avons proposé la synthèse, c’est à dire réfléchir ensemble aux sujets et aux préoccupations évoqués dans la motion 3. Je ne sais pas s’il se présentera ou non. Il faut tout de même rappeler que 68% des militants ont voté pour la motion 1. Nous avons entendu leurs propositions mais nous ne pouvons pas non plus dénaturer le vote des socialistes. »

Pour Jean-Michel Augé, de profondes divergences existent quant au rôle que doit avoir un parti dont les membres sont au gouvernement :

« On nous a présenté une motion unique, et après on s’étonne que les militants se désintéressent du vote ! Nous pensons qu’un parti politique ne doit pas être une simple courroie de transmission, les militants ne doivent pas être là pour seulement relayer la politique du gouvernement, mais pour faire remonter des projets, faire des propositions aux élus. Et c’est d’autant plus nécessaire qu’on découvre que l’ampleur de la crise économique est plus importante que prévue, les options qui étaient celles de la campagnes ne sont plus valables. Donc il faut changer de politique et s’adapter. Ça semble impossible avec Mathieu Cahn, qui ne nous parle que d’appliquer une feuille de route. »

Le congrès fédéral devrait donc être animé. Après l’annonce officielle des résultats des motions, qui est donc déjà connu, les représentants de chacune d’entre elles commenteront le vote et en tireront leurs analyses, et présenteront ou non un candidat au poste de premier secrétaire.

(Avec PF)


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