Des Zombies et des Hommes, produit par la société Cerigo Films, tente de capter l’ampleur du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS), de cerner les enjeux d’une manifestation qui a attiré, en septembre, plus de 20 000 personnes. Après une projection au Star Saint-Ex vendredi, il sera diffusé les 30 avril et 1er mai sur Alsace 20.
Parvenu à sa neuvième année d’existence, le FEFFS ne cesse de grandir et de fédérer les aficionados d’horreur, de films de genre et d’univers parallèles. Les Strasbourgeois se souviendront peut-être que la première édition du festival consistait en une simple rétrospective de films tournés pour la firme anglaise Hammer dans les années 60.
Parce qu’il y a une volonté de s’astreindre à un devoir cinéphile, l’équipe de programmation, dont l’auteur de ces lignes fait partie, poursuit ce travail de mémoire, projette les standards du genre, déniche les pépites d’aujourd’hui, révèle des talents de demain. Si le documentaire glisse bien trop rapidement sur cette dimension de l’évènement, il se montre par contre très précis lorsqu’il s’agit d’exposer la dimension polymorphe et généreuse du festival.
Un rendez-vous devenu majeur
En comparaison d’une classique quinzaine du cinéma fantastique, le FEFFS offre une réelle plus-value avec sa zombie walk d’ouverture, ses projections en plein air comme Gremlins, sous la cathédrale et en présence de son réalisateur, en passant par l’imposant développement de la section jeux vidéos au Shadok. Dans le documentaire, les frères Metzinger promènent leur spectateur dans tous les recoins du festival et visent l’exhaustivité.
Et parmi les hommes évoqués dans le titre, il y a bien sûr Daniel Cohen, directeur artistique du FEFFS. Le documentaire suit de très près ce passionné de cinéma, à l’origine d’un événement aujourd’hui salué par la presse spécialisée comme le premier festival fantastique de France en 2015.
Horreur, vous avez dit horreur ?
Mais au-delà du parcours d’une équipe, plus de 50 bénévoles, au delà de la célébration de l’initiative et de la passion, Des Zombies et des Hommes prend le temps de s’interroger de manière très pertinente sur la notion même de cinéma de genre. Le fantastique, l’horreur, le thriller, l’épouvante, autrefois raillés et déconsidérés, sont aujourd’hui devenus une sorte de norme qui déplace les foules. Le cinéma de genre est partout et le zombie fascine parce qu’il est une parabole ou amuse pour son côté grand-guignol.
Le film, soutenu par la région Alsace, démontre ainsi que le succès du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg est tout autant lié à sa capacité à se renouveler qu’à sa propension à répondre à l’attente d’un public toujours plus vaste.
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