En novembre 2021, Yaël, une maitresse de l’école élémentaire Langevin, découvre que l’un de ses élèves dort dans une voiture. Elle contacte alors des collègues enseignants et se rend compte que la situation de cet enfant est loin d’être isolée. Ce sera le point de départ du collectif Pas d’enfant à la rue 67. Très vite les signalements affluent et les citoyens se mobilisent.
Le collectif vient directement en aide aux familles, fait le lien avec d’autres associations et souhaite pousser les pouvoirs publics à prendre des mesures d’aide. Pour eux, aucun élève ne doit dormir dehors, tous les enfants doivent être scolarisés et avoir accès aux cantines scolaires. Des revendications loin d’être anecdotiques : en 2019, la fondation Abbé Pierre recensait 30 000 enfants sans domicile fixe en France.
« J’ai toujours baigné dans ces histoires »
Assistante maternelle et mère de deux adolescentes, Delphine Bernard rejoint le collectif dès sa création. Chez les Bernard, l’engagement, c’est une histoire de famille : « J’ai toujours baigné dans ces histoires. Je me souviens de mon grand-père qui hébergeait des enfants de mineurs lors des grèves dans le nord. »
Engagée dans une chorale, représentante de parents d’élèves (FCPE), active dans l’assemblée de quartier de Neudorf, Delphine Bernard se décrit volontiers comme hyperactive. En 2019, elle est percutée par la réalité des parcours de migration quand Ana, une jeune mère angolaise, et ses enfants, membres de la chorale, sont placés en centre de rétention administratif. Mobilisés, les choristes réussiront à les faire sortir et les cacheront le temps de régler la situation administrative de la famille. Un engagement que Delphine Bernard poursuivra au sein du collectif Pas d’enfant à la rue.
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