Après un décès suspect aux urgences du Nouvel hôpital civil (NHC) le 17 mars 2022, un nouveau décès « inattendu » a été constaté jeudi 1er septembre dans le même service, selon les Dernières nouvelles d’Alsace. Le quotidien régional citant des sources syndicales indique le patient octogénaire a été retrouvé mort ‘lors des transmissions entre les équipes du matin et de l’après-midi. »
Mardi 13 septembre, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), Christian Prud’homme, a écrit au ministre de la Santé François Braun :
« Malheureusement, à nouveau, nous devons déplorer un décès dans ce service faisant l’objet d’une déclaration d’indésirable grave en date du 1er septembre 2022. Ce décès intervient 36 heures après le dépôt d’un droit d’alerte fait par nos représentants FO dénonçant une énième situation de blocage et surcharge des urgences du Nouvel hôpital civil (NHC) de Strasbourg. »
50 patients pour 30 places sur brancards
Dans son courrier, Christophe Prud’homme décrit la situation des urgences qui a amené le syndicat à déposer un droit d’alerte :
« Le 30 août à 23 heures, il y avait 50 patients pour 30 places sur brancards avec des véhicules en attente dans le sas de dépôt des urgences. Le lendemain, la situation ne présente aucune amélioration avec 40 patients dont 26 présents plus de 12 heures sur brancards. »
Selon le responsable syndical FO, le patient décédé est arrivé en début d’après-midi du 31 août, dans des urgences toujours surchargées. « Le 1er septembre, on dénombre 43 patients pour 30 places avec 25 patients présents depuis plus de 12 heures », écrit Christian Prud’homme au ministre de la Santé.
Promesses non tenues et demande d’enquête
Dans sa lettre au ministre François Braun, le responsable syndical déplore aussi les promesses non tenues par la direction générale, comme « la mise en place d’un gestionnaire de flux sur place aux urgences » ou encore « l’étude pour une mise en place d’un service tampon post-urgence déployable en situation de tension ».
Constatant les « 300 lits fermés pour raisons de ressources humaines (…) et 250 postes d’infirmiers vacants » ainsi qu’une « fuite et un abandon de nos professionnels vers d’autres établissements », Christian Prud’homme demande une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), l’organe de contrôle du ministère de la Santé. Objectif : « qu’une analyse des difficultés de gestion du risque au sein des urgences du NHC soit menée et que les engagements pris soient enfin tenus. »
Contactés, les HUS ont confirmé que « le décès a été déclaré à l’Agence régionale de Santé (ARS) sur le portail national des événements indésirables graves » et ont réitéré leurs « sincères condoléances à la famille du défunt » au nom de la communauté hospitalière. Les HUS ont cependant refusé de répondre à nos demandes de précisions.
Chargement des commentaires…