Les syndicats de salariés et la direction de la banque Société générale sont engagés depuis septembre dans des négociations pour revaloriser les salaires. Vendredi, après des semaines sans avancée et un ultimatum, l’intersyndicale CFDT – CFTC et SNB (Syndicat national de la banque, Unsa) ont appelé les salariés de la Société générale où qu’ils soient à cesser de travailler pendant une heure. À Strasbourg, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées au pied du centre de services de Cronenbourg sur les 170 que compte le site. Selon Muriel Dorffer, déléguée syndicale CFDT à Strasbourg, une centaine de salariés ont fait grève en comptant ceux en télétravail :
« On n’a pas une forte tradition de grève dans la banque… La dernière fois, c’était au moment de l’annonce de la fusion de la Société générale avec le Crédit du Nord fin 2020. On avait aussi débrayé une heure. Mais ça a suffit à alerter la direction ! Là par exemple, la direction a accepté de reprendre les négociations alors qu’elle nous avait indiqué que sa dernière proposition était à prendre ou à laisser… »
Les syndicats de la Société générale réclament le versement de la prime de partage de valeur, un dispositif exonéré d’impôt mis en place par le gouvernement pour les entreprises excédentaires. Les syndicats demandent 2 000€ pour 2022. Ils réclament également une augmentation générale des salaires de 3%, pour suivre l’inflation a minima.
+54% pour le président, +0,7% pour les salariés
Muriel Dorffer détaille :
« Pendant dix ans, les salaires n’ont pas été revalorisés. Puis l’année dernière, ils n’ont été augmentés que de 0,7% ! La direction nous propose des augmentations de 2 ou 3% selon les tranches et en 2023 seulement ! Notre président, Frédéric Oudéa, s’est lui augmenté de 54% donc il ne devrait pas y avoir de problème ! »
Muriel Dorffer s’avoue agréablement surprise par l’ampleur de la mobilisation. Elle se dit déterminée à obtenir cette augmentation et cette prime pour 2022, à coup de négociations successives. En cas d’échec de ce nouveau round des négociations, elle donne rendez-vous aux salariés le 10 novembre pour un nouveau débrayage éclair.
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