Le direct
Chaque année, l’annonce des mesures de sécurité accompagnant le Marché de Noël à Strasbourg provoque des réactions épidermiques. Une partie des Strasbourgeois n’en peuvent plus de se faire fouiller quatre fois par jour et s’indignent que pour vendre des paillettes assemblées en Chine, il règne un état d’exception sur le centre-ville pendant quatre à cinq semaines. D’autres estiment que tout événement d’ampleur aujourd’hui doit s’accompagner de mesures de sécurité.
Mais ces mesures de sécurité ont été ajoutées par couches successives, suite aux attentats de Paris en 2015, Nice en 2016 et à l’attaque à Strasbourg en 2018. Décidées par le préfet du Bas-Rhin en concertation avec la municipalité, ces mesures n’ont jamais vraiment été discutées publiquement, ni débattues.
Veut-on vraiment de ces policiers exhibant fusils d’assaut et gilets pare-balles au milieu des pommes d’amour et des barbes-à-papas ? Est-ce qu’il est acceptable que deux Tchétchènes qui font un selfie devant la Cathédrale passent 24 heures en garde à vue parce qu’ils ont fait peur aux passants ? Est-ce qu’il est normal que des Strasbourgeois ne puissent plus circuler avec des ciseaux dans leurs sacs lorsqu’ils rentrent chez eux ? Est-ce qu’on accepte que des enfants doivent ouvrir leurs manteaux, face aux demandes d’agents de sécurité souvent peu formés et dont les comportements sont parfois bien éloignés de l’esprit de Noël ?
Cinq semaines d’un état d’exception
Est-ce que ce tous ces micro-signalements ne concernent finalement que des victimes collatérales d’un dispositif de sécurité bien dimensionné ou est-ce qu’ils annoncent qu’en décembre, un ordre sécuritaire orwellien s’abat sur le centre-ville ?
Et puis pour quels résultats ? Est-ce qu’on se sent vraiment en sécurité quand des milliers de personnes doivent passer ces contrôles chaque jour, forcément ultra-brefs et superficiels ? Quelles sont les menaces et qu’essaie-t-on d’empêcher ?
Quel est le pacte de cohabitation ?
Il est temps que les Strasbourgeois redéfinissent ensemble quel est le « pacte » de cohabitation pendant le Marché de Noël : qu’est-ce qu’on accepte et pourquoi.
La période des élections municipales est le moment idéal pour ça, la ou le future maire devra se positionner et proposer aux Strasbourgeois des contours pour le futur du Marché de Noël. Nous avons donc invité les quatre têtes de listes déclarées pour les élections municipales à Strasbourg à venir en débattre vendredi 20 décembre à 17h30 à la salle blanche de la librairie Kléber :
- Jeanne Barseghian, tête de liste « Strasbourg écologiste et citoyenne »,
- Mathieu Cahn, tête de liste « Strasbourg ville solidaire et vivante »,
- Alain Fontanel, tête de liste « La ville heureuse pour tous »,
- Jean-Philippe Vetter. tête de la liste soutenue par Les Républicains.
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