Mercredi 6 septembre au soir, le groupe hospitalier Saint-Vincent (GHSV) a été victime d’une cyberattaque impactant « l’ensemble des établissements de la fondation », soit plus d’une trentaine de structures médicales dans les Grand Est. Parmi elles, les cliniques Sainte-Anne à Strasbourg et la polyclinique Saint-Luc à Schirmeck, qui disposent toutes deux d’un service d’urgences médicales.
Des urgences « saturées »
Malgré la communication du groupe, assurant une prise en charge « sans perturbation » des patients dans ses cliniques, une communication du syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) décrit l’arrivée aux urgences hospitalières de trois patients qui auraient dû être envoyés à Sainte-Barbe ou Saint-Luc. Selon nos informations, le Samu du Bas-Rhin aurait essuyé des refus des établissements du GHSV lorsque le service a tenté d’y adresser des patients.
Toujours selon la CGT des HUS vendredi 8 septembre, deux autres personnes ont été déplacées de la clinique Sainte-Anne aux HUS dans la soirée de jeudi. Selon la communication des hôpitaux publics, les urgences hospitalières étaient victimes d’une « saturation inhabituelle avec des délais d’attente peu fréquents » jeudi à partir de 11h. À 18h le même jour, « la situation est redevenue normale », conclut la communication des HUS.
Directeur du groupe hospitalier Saint-Vincent, Frédéric Leyret dément les transferts annoncés par la CGT et assure que les urgences des cliniques du groupe fonctionnement normalement même si elles sont en « sous-activité » : « On aimerait bien que le Samu nous envoie plus de patients », explique-t-il.
Un fonctionnement dégradé jusqu’au 18 septembre
Dans les établissements du GHSV, aucun échange de mail n’est possible, ce qui pose surtout un problème pour la gestion de l’établissement – factures, commandes, approvisionnements… Un retour à la normale est promis pour lundi 18 septembre « au plus tard » selon Frédéric Leyret. « Après l’intrusion, nous avons estimé à dix jours la durée du fonctionnement en mode dégradé de nos services, précise le directeur du GHSV, mais nous devrions disposer d’éléments remis en fonctions dès lundi 11 septembre ».
Le groupe est épaulé dans cette crise par l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est et bénéficie du soutien technique de l’Agence nationale de santé et de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. « Nos équipes informatiques ont été formées à cette situation, les interruptions du service informatique sont fréquentes », assure Frédéric Leyret.
« Cette fois-ci, ils ont réussi »
L’établissement a porté plainte contre X auprès de la police judiciaire jeudi 7 septembre. « Il y a tout le temps des tentatives d’intrusion dans nos systèmes, rappelle le directeur du groupe hospitalier confessionnel. Cette-fois ci ils ont réussi mais nous avons pu la stopper rapidement ».
Les services d’imagerie médicale situés dans les établissements de santé du groupe Saint-Vincent ne sont pas impactés par l’attaque, explique quant à lui Laurent Sobel, directeur d’exploitation du groupe MIM, qui opère une partie de ces services. « La menace a été identifiée tôt et nous avons coupé tous nos réseaux jusqu’à ce que la menace soit isolée », précise-t-il à Rue89 Strasbourg. « Nous avons notre propre réseau qui est cloisonné et il n’y a aucune violation de donnée », conclut-il.
Contactée, la communication de l’ARS n’a pas donné suite à notre demande d’information à l’heure de publier cet article.
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