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Avec ses « cultes musicaux, » une église offre une scène aux artistes

Depuis janvier, la paroisse protestante du Bouclier, dans la Petite-France, multiplie les « cultes musicaux. » Le format permet aux artistes privés de concerts de retrouver le public.

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« Ça fait 30 ans que je fais des cultes musicaux, ça n’a rien de nouveau », relativise le pasteur Pierre Magne de la Croix. Sa paroisse du Bouclier, dans la Petite-France, est d’ordinaire très portée sur la musique, à travers des groupes de chorales et l’organisation de concerts.

Depuis janvier, alors que les offices religieux sont autorisés mais pas les concerts, elle a intensifié la fréquence de ses cultes musicaux. Hors crise sanitaire, elle en tient six par an. Depuis janvier, elle en a déjà tenu quatre et en prévoit six autres d’ici Pâques (dimanche 4 avril).

Ces cultes permettent à des artistes de se produire pendant environ 40 minutes, dans le cadre d’un office religieux accordé aux choix de leurs morceaux.

Lilia Dornhof, soprano, et Olivier Claude, pianiste, se produiront au temple du Bouclier dimanche avec la bénédiction du pasteur Pierre Magne de la Croix. Photo : Claire Gandanger / Rue89 Strasbourg

Pierre Magne de la Croix se refuse cependant à qualifier cette démarche de militante :

« C’est un acte de prise en compte de la réalité actuelle. Nous avons toujours eu beaucoup de demandes. Mais depuis dix mois, ça s’est emballé. On sent bien que si les musiciens ne jouent pas, ce n’est pas facile pour eux. On a entendu leur besoin de jouer. Ils ont besoin d’un public, de partager leur art et d’avoir un objectif, une pression. D’abord, ils souffraient de ne plus pouvoir répéter. Alors je leur ai dit “venez répéter au temple.” Aujourd’hui, en tant que pasteur, je bénéficie de ce privilège des cultes et je leur rends service. Nous nous faisons une sorte de cadeau réciproque. »

Ouvert à toute demande

Le réseau de musiciens qui gravitent autour de la paroisse proposent de la musique classique. Gospel, Jean Ferrat, Georges Brassens et même Pomme, au temple du Bouclier, les cultes intègrent cependant régulièrement des musiques plus contemporaines.

Pour le pasteur, toutes les musiques ont leur place dans une église, pour peu qu’elles aient une essence spirituelle qui puisse résonner avec la Bible. À partir de-là, Pierre Magne de la Croix se dit ouvert à toute demande de groupes qui adhéreraient à la démarche d’un culte. Même si le temps de prêche est plus court que celui d’un office dominical classique, la musique doit s’associer à un message biblique du pasteur. La participation n’est pas rémunérée. 


#religion

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