Pour son édition 2022, dans une douzaine de lieux strasbourgeois du mercredi 15 au samedi 25 juin, Contre-Temps n’a pas lésiné sur les stars berlinoises méconnues, le mètre-étalon des soirées électro branchées. Sur une cinquantaine d’artistes invités, une dizaine sont annoncés comme venant ou ayant fait leurs armes dans la capitale de l’Allemagne, mais surtout capitale mondiale de la techno.
La soirée de clôture par exemple, appelée Final beat au Maillon samedi 25 juin, affiche une résidente du Berghain, Margaret Dygas, avec une techno minimaliste un brin entêtante mais surtout DMX Krew, parfait pour ambiancer les grands halls du théâtre avec son électro-pop assez oldschool mais toujours bienvenue, et validée par le label berlinois Gudu Records.
Autres artistes de cette soirée, Cinthie, de Berlin évidemment, avec une deep house d’inspiration plutôt nord-américaine, Zadig (France) et Nicolas Lutz de… Berlin, mais originaire de Montevideo en Uruguay. Le festival présente ce dernier DJ comme « le secret le mieux gardé de la scène électronique. »
Contre-Temps mêle allègrement les signatures européennes avec les talents strasbourgeois, qui officieront souvent en première partie, comme James Djinn avant Carin Kelly à la Kulture vendredi 24 juin. Et le même soir, Bobundé, qui s’est fait une spécialité de transformer les terrasses de Strasbourg en clubs antillais est programmé à la Grenze lors de la soirée SoundTrip, juste avant le duo Sheitan Brothers, qui lui devrait transformer l’espace club en un enfer disco orientalisant.
Puisqu’il est question d’orientalisme dans cette soirée Soundtrip, Contre-Temps a également convoquée Deena Abdelwahed, qui s’inspire allègrement de ses connexions avec l’Afrique du nord bien qu’installée à Toulouse.
Contre-Temps propose aussi des découvertes, une soirée dédiée est prévue vendredi 17 juin à l’Espace Django. Cette scène bon esprit, après avoir accueilli Altin Gün, propose cette fois Ko Shin Moon dans le même genre de mélange entre des sons traditionnels orientaux et des arrangements bien occidentaux. C’est plus très neuf, mais c’est toujours très efficace et très agréable.
Le festival a gardé une partie de sa programmation gratuite. Ainsi, samedi 18 juin, Contre-Temps offre une exposition à plusieurs DJs et collectifs de musique électronique strasbourgeois avec Mixorama, un événement en deux temps : une aprèm sur le parvis du TNS de 15h à 22h puis une nuit à partir de 23h au Molodoï.
Contre-Temps reconduit ses recettes phares, les Pelouses sonores annulées pour cause d’orage, six croisières festives sur l’Ill avec Batorama les vendredis 10 et 17 juin… En revanche, la fort plaisante et fort décadente soirée Splitmix, qui devait faire son grand retour au cinéma Star jeudi 23 juin, a été annulée en raison d’un avis défavorable de la commission de sécurité, ce qui n’aurait dû surprendre personne. Hélas, aucun organisateur de soirée ne semble en mesure de dépasser ces contraintes réglementaires, chaque année plus strictes. Strasbourg est donc condamnée à s’amuser uniquement en terrains bien balisés… ou à le faire sous les radars.
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