« En tant qu’étudiante, c’est mon seul moyen d’action. » Jade est étudiante en troisième année de cinéma à l’Université de Strasbourg. Jeudi 25 janvier 2024, elle fait partie des militantes et militants mobilisés pour contester la loi immigration, votée le 19 décembre 2023 et examinée depuis par le Conseil Constitutionnel. C’est la deuxième fois que les étudiants de Strasbourg bloquent l’université pour contester la loi.
« On a choisi de bloquer la faculté de droit »
Le Conseil constitutionnel doit rendre aujourd’hui sa décision concernant la conformité de la loi à la Constitution française. Sa décision est attendue après 16h30. « C’est pour cela qu’il y a un appel national à la grève », explique Jade.
« On a choisi de bloquer la fac de droit, notamment car elle est prisée par le syndicat étudiant l’UNI, accusé de publier des communiqués islamophobes. »
Jade, étudiante en 3ème année de cinéma
À ses côtés, Lucile acquiesce. « Les mobilisations contre les lois racistes sont toujours compliquées », entame l’étudiante. Même si elle n’est pas concernée par les mesures de la loi, des personnes de son entourage pourraient l’être : « Je ne comprends pas qu’on ne soit pas plus largement mobilisés, sur le campus. »
Une caution dénoncée par le président Deneken
Une des mesures de la loi prévoit de soumettre la délivrance de certains titres de séjours étudiants au versement d’une caution. Cette dernière servirait à financer le renvoi de la personne dans son pays d’origine si elle tentait de se maintenir en France après la fin de validité de son titre de séjour. Le président de l’université de Strasbourg, Michel Deneken, a lui-même signé une tribune dénonçant cette mesure.
Bartu est étudiant étranger, originaire de Turquie. Pour lui aussi, ce blocage « est le seul moyen de résister ». Il dit avoir « suivi de près » les travaux autour de la loi immigration. « Je respecte les revendications de la droite, mais il faut garder à l’esprit l’importance de l’éducation supérieure dans le rayonnement international de la France », estime-t-il.
En tout début de semestre, il précise que bloquer un bâtiment « n’est pas un gros sacrifice ». D’autant plus que cette faculté est rarement bloquée, ce qu’il déplore : « À la fac de droit, on reste trop neutres sur ces questions qui intéressent tout le monde, on devrait être plus politiques ».
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