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Au conseil municipal, résister au changement climatique, adhérer au pass Culture

À un an des élections municipales de 2020, le conseil municipal de ce lundi 25 mars sera celui des délibérations solennelles, concernant le changement climatique ou l’accueil des migrants. Plus concret, l’adhésion au pass Culture pose la question des politiques culturelles strasbourgeoises. À suivre en direct et avec nos commentaires à partir de 15h.

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Flux fourni par la Ville de Strasbourg / Commentaires par JFG pour Rue89 Strasbourg


Après les manifestations de milliers de lycéens, puis de citoyens de toutes les générations les 15 et 16 mars, la question climatique sera dans l’hémicycle du conseil municipal du 25 mars. La Ville de Strasbourg renouvelle son engagement à la convention des maires pour le Climat et l’Énergie, comme en 2009 déjà.

Beaucoup de symboles

Ce texte signé par des maires de 53 pays est peu contraignant, mais vaut pour un engagement, réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à 2010), en présentant un plan d’actions. Ce renouvellement sera l’occasion d’un débat plus général sur les manières concrètes d’adapter la ville, notamment pour résister aux étés plus chauds (voir notre article de septembre 2018), en se focalisant sur les marges de manœuvres d’une municipalité, et non de la métropole.

L’adjointe à la nature en ville, Christel Kohler (LREM), pointe plusieurs pistes :

« Nous pouvons diminuer l’éclairage public, être plus soucieux de nos achats, s’engager dans la rénovation thermique ou être exigeants sur l’isolation dans le neuf, avoir des objectifs d’arbres par quartiers, recréer des petits bois qui permettent de d’avoir des îlots de fraîcheur. Enfin, dans les écoles, nous pouvons avoir des jardins pédagogiques ou déminéraliser les cours d’écoles (à l’instar de Paris ndlr) voire les ouvrir le reste du temps sous forme de petits squares, notamment dans le centre ville où de tels espaces manquent. »

À ce stade, il ne s’agit que de propositions, mais les idées germent parfois dans l’hémicycle avant de devenir des actions réelles à l’avenir. L’opposition devrait se faire un plaisir de relever les différentes artificialisations d’espaces vides, voire naturels, ou de coupes d’arbres dans le cadre de projets en cours ou programmés, notamment immobiliers. Dans ce débat récurrent, la majorité répond que la « densification » est une manière de lutter contre l’étalement de la ville sur les champs et forêts des alentours.

Manifeste pour les migrants

Ce conseil à environ un an des élections de mars 2020 est celui des résolutions symboliques. Ce sera aussi le cas, avec l’adoption d’un « Manifeste pour l’accueil des migrants », sujet souvent débattu dans l’hémicycle, et de vive controverse avec les deux élus du Front national, devenu Rassemblement national. Le manifeste issu d’une mobilisation de plusieurs maires français à l’hiver 2017 pose plusieurs engagements généraux motivés par le principe de l’accueil « inconditionnel » dans un premier temps.

L’enjeu à Strasbourg est notamment la période d’instruction des demandeurs d’asile. En l’absence de solutions d’hébergement temporaire, plusieurs camps de sans-abris se sont formés avant d’être démantelés et l’espace public est parfois stérilisé pour les repousser ailleurs. En 2014, environ 1 800 demandeurs ont été enregistrés dans le Bas-Rhin (la majorité à Strasbourg), souvent venus des Balkans, contre 4 000 en 2018. Les taux d’acceptation des demandes restent similaires, de l’ordre de 20%.

Le maire Roland Ries (à droite) a-t-il assez engagé Strasbourg dans la lutte contre le réchauffement climatique ? (photo Pascal Bastien)

La Culture, bonne à mettre en pass ?

Autre délibération qui devrait amener des échanges, l’adhésion des structures gérées directement par la Ville de Strasbourg (les Taps, Orchestre philharmonique, centre chorégraphique, etc.) au pass Culture. Le principe de ce nouvel outil initié par le gouvernement, est de confier 500 euros à chacun à l’âge de ses 18 ans, pour les dépenser dans des loisirs culturels (spectacles, livres, musique, jeux vidéo, etc.). Le dispositif est actuellement en test dans le Bas-Rhin (voir notre article). Ces structures strasbourgeoises proposeront donc des places sur le site et l’application qui compile toutes les offres, à consommer avec les crédits offert. Pour l’expérimentation du moins, le manque à gagner sur les entrées est entièrement compensé par le ministère de la Culture. Pour la suite, cela « devrait » être le cas pointe la délibération, plus prudente.

Comme il s’agit de la seule promesse concrète du candidat Macron dans le domaine culturel, le sujet et ses zones d’ombres à ce stade pourraient être débattues par les différents formations candidates à la succession de Roland Ries. La Culture est l’un des principaux budget de la Ville de Strasbourg. Il est donc important pour chaque candidat de se positionner.

Clash prévisible sur la mendicité ?

En fin de séance, l’une des trois interpellations de l’opposition devrait amener plus de remous que les autres. L’un des candidats à droite Jean-Philippe Vetter (LR) demande des « actions concrètes » contre la mendicité dite agressive. Interrogé par France Bleu et 20 Minutes, l’adjoint à la sécurité et aussi candidat Robert Herrmann (PS) a proposé un « arrêté anti-mendicité ». Mais ce dernier s’exprime peu en conseil municipal. La gauche s’y est toujours opposée à Strasbourg, jugeant une telle mesure inefficace et contraire à ses valeurs. Un nouveau potentiel sujet de fracture ?


#Conseil municipal

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