Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au conseil municipal, millions et ambitions européennes en discussions

Le contrat triennal et les spectacles d’illuminations du prochain été sont au programme de la séance de ce 22 février. À suivre en direct et avec nos commentaires à partir de 10h.

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Il revient tous les trois ans et il débloque des dizaines de millions d’euros : c’est le contrat triennal. Cette spécificité strasbourgeoise vise à « conforter la dimension européenne de la ville ». Concrètement, il finance des baisses de taxes à l’aéroport et des lignes de trains et de trams. À la table des négociations : le gouvernement, la Région, le Département devenu Collectivité européenne d’Alsace, et bien sûr la Ville et l’Eurométropole.

Dans un contexte européen particulier, où les sessions plénières du Parlement ne se tiennent plus à Strasbourg depuis un an, le contrat triennal est encore plus attendu que d’habitude. Premier dossier d’ampleur sur l’Europe pour la nouvelle majorité, ce sera d’ailleurs le point n°1 de la séance. En septembre, le secrétaire d’État aux affaires européennes Clément Beaune avait déjà tenté d’accélérer les négociations autour du contrat triennal, mais celles-ci s’étirent dans le temps. La maire Jeanne Barseghian (EELV) souhaite néanmoins soumettre les « grandes orientations » au vote de son assemblée, avant les ultimes arbitrages. C’est une petite différence par rapport aux mandats de Roland Ries où seule la version finale était adoptée.

Parmi les projets déjà annoncés, on retrouve :

Comme lors des contrats précédents, plusieurs paragraphes évoquent le « rayonnement » de la ville dans « l’enseignement supérieur, la
recherche, l’innovation, le domaine de la culture et la promotion de la démocratie et des droits humains », sans lister toutefois de projet précis. Parmi les nouveautés, les collectivités veulent se donner un peu de flexibilité en réservant des fonds à des « initiatives » qui n’existent pas encore au moment de la signature du contrat, mais qui feront l’objet d’appels à projets.

Enfin, « une structure permanente » sera fondée pour assurer « une meilleure efficacité » de cet ensemble de grandes dépenses. Pour renouveler la stratégie européenne, Jeanne Barseghian compte s’appuyer sur les associations et mouvements pro-europe à Strasbourg. Un projet rendu pour l’instant compliqué en raison de la pandémie et de l’impossibilité d’organiser des rassemblements.

Julia Dumay est l’adjointe en charge des relations européennes et transfrontalières. Mais le dossier est suivi personnellement par Jeanne Barseghian, dont ce sont aussi les fonctions à l’Eurométropole. Photo : Abdesslam Mirdass / Studio Hans Lucas

Un consensus piégeux

Le sujet de la vocation européenne de Strasbourg est consensuel, mais il est paradoxalement piégeux. Si les oppositions critiquent trop fort la majorité, elles peuvent donner le sentiment de tirer contre leur propre ville. Surtout que leurs élus sont liés aux autres parties prenantes du contrat triennal. Les élus LREM soutiennent le gouvernement, tandis que chez « Les Républicains », on retrouve des élus de la Collectivité européenne d’Alsace ou de la Région Grand Est. L’unité, du moins en façade, est donc requise. Mais on a vu en septembre lors de la polémique du « prix » de la démocratie, qu’elle pouvait vite exploser. Ce sont finalement les socialistes qui auront le plus de liberté de parole.

Le contrat 2018-2020 avait réuni 185 millions d’euros. Le montant pour 2021-2023, « égal ou supérieur » selon la délibération, devrait être connu dans les prochains mois.

Quels spectacles cet été ?

L’autre gros sujet (le point n°15 des débats) concerne les spectacles d’été. La question a créée une petite polémique la semaine dernière. Pour la première fois en effet, la municipalité lance un marché pour que plusieurs prestataires se chargent d’animer les parcs des Deux-Rives, de la Citadelle, de l’Orangerie et le PNU Koenigshoffen-Elsau-Montagne Verte, ainsi que quatre places : la façade ouest de la Cathédrale place du Château, la place Kléber, celle de l’Université et les quais des Bateliers (2 places et 2 parcs au maximum par prestataire).

Pour la majorité, c’est une manière de « renouveler » cette offre événementielle et d’éviter de grands rassemblements sur un lieu unique dans le contexte sanitaire. Pour l’opposant Alain Fontanel (LREM), c’est la garantie que « le grand spectacle d’été ne reviendra plus pendant six ans », a-t-il attaqué sur Facebook. Ce que Jeanne Barseghian conteste :

« Le cahier des charges n’est pas encore terminé et il y aura plus tard d’autres marchés événementiels qui seront votés, dont les illuminations pourraient faire partie ».

Avant, il y avait un marché spécifique à hauteur de 800 000 euros (dont 320 000 euros de mécénat d’entreprises, même s’il s’agissait en partie de sociétés détenues par l’Eurométropole) pour le spectacle de la cathédrale. Le budget pour les huit lieux est de 708 000 euros. En 2018, ces illuminations s’étaient aussi réparties en trois lieux, mais ce triptyque n’avait pas été reconduit les années suivantes.

En fin de séance, les trois interpellations de l’opposition viendront uniquement du groupe LREM. C’est la première fois depuis l’arrivée des écologistes aux commandes en juillet, que le groupe « Les Républicains » ne dépose pas un texte. Manœuvre qui leur permet habituellement de choisir leurs sujets de prédilection. Le début d’année 2021 marque une sorte d’inversion des rôles entre les deux partis : LREM qui attaque tous azimuts sur tous les sujets ou presque, là où « Les Républicains » choisissent davantage leurs thèmes.

À suivre en direct à partir 10h avec nos commentaires.


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