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La nouvelle majorité à l’épreuve de son premier budget

Avant de partir en congés de fin d’année, le conseil municipal de Strasbourg va longuement débattre du budget 2018, le premier de la nouvelle majorité. Il sera notamment question de la diminution de la taxe d’habitation pour 78% des ménages, puis des Illuminations de Noël. À suivre en direct et avec nos commentaires, exceptionnellement dès 9h30.

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Flux vidéo fourni par la Ville de Strasbourg, commentaires par Rue89 Strasbourg


Somme de toutes les politiques, les comptes de la ville de Strasbourg pour 2018 sont ficelés. Il ne reste plus qu’à la majorité de les voter. Depuis la création de groupes « En Marche » et La Coopérative, en plus du Parti socialiste (dit « Énergies positives ») et d’Europe Écologie-Les Verts, le maire Roland Ries (PS, mais qui a quitté son groupe pour se placer au-dessus de la mêlée) a prévenu que toute abstention ou vote contre le budget reviendrait à s’exclure de la majorité locale. Et malgré des tensions depuis l’été, toute voix manquante à l’appel ce lundi 18 décembre serait une surprise.

Le débat sur le budget dure au moins deux heures, ce qui justifie un démarrage de la séance dès le matin. Un temps de parole équitable est garanti à chaque groupe. Il sera intéressant de regarder quels bons points sont soulignés par chaque faction de la majorité et aussi quelles nuances sont apportées, avec des sous-entendus à décoder. Dans ce contexte, il sera une nouvelle fois difficile pour l’opposition de faire entendre une vision plus critique de la gestion des affaires locales. Avec la création de nouveaux groupes, la majorité a désormais plus de temps de parole que l’opposition.

Pas de hausse des taux

Lors du débat d’orientation budgétaire, le conseiller municipal Syamak Agha Babaei (ex-PS, non encarté) avait proposé une politique volontariste visant à héberger toutes les personnes sans abri à Strasbourg, en plus de l’action de l’État. Cette proposition a finalement été reprise en partie, a minima pour 100 places.

Sur le fond, la municipalité ne prévoit pas d’augmentation des trois impôts locaux. En 2018, la taxe d’habitation devrait baisser de 30% pour 78,16% des ménages à Strasbourg, soit ceux qui gagnent moins de 30 000 euros par an pour un célibataire ou 54 000 euros pour un couple avec un enfant (les détails ici).

 

Suppression, sauf si les villes augmentent leurs taux

D’ici 2020, la taxe d’habitation doit être complètement supprimée pour 80% des Français (contre 15,5% aujourd’hui)… à condition que les villes n’augmentent plus leur taux. Si cela devait être le cas, la différence serait alors répercutée sur la feuille d’impôts locaux, à la charge du contribuable. Notons que toutes ces rentrées d’argent pour les villes doivent être compensées « au centime près » par l’État.

Cette promesse électorale du président Macron devrait refaire débat dans l’hémicycle strasbourgeois. Son opposition, de droite ou de gauche, estime qu’elle limite la décentralisation et s’inquiète des compensations à l’avenir. Le Parlement sera-t-il toujours aussi enclin à revaloriser généreusement les bases d’imposition locales, qu’il devra désormais lui-même compenser ? Par ailleurs, cette disposition a été portée devant le Conseil constitutionnel par la droite, qui y voit une « inégalité devant l’impôt ».

L’Esplanade est l’un des quartiers de Strasbourg où la taxe d’habitation est la plus élevée car il était tout neuf lors de la définition des bases fiscales en 1971 (Photo Pascal Bastien)

Pour 2018, le budget total s’élève à 528,5 millions d’euros (+4%). Entre les hausses d’impôts passées, des économies et une dotation de l’État enfin stable après des années de baisse, les contraintes budgétaires se sont un peu déserrées sur les finances strasbourgeoises. Si bien que le fonctionnement, établi à 392,5 millions d’euros, augmente légèrement, de 1,8%.

Les investissements sont quant à eux évalués à hauteur de 99,9 millions d’euros, un peu plus qu’en 2017 et principalement affectés aux écoles (25,8 millions), à l’aménagement (20,6 millions), la Culture (20 millions ) et l’administration, le patrimoine, la sécurité et les cultes (18,5 millions). À cela, s’ajoute 36,1 millions de remboursements financiers.

Pour équilibrer ses comptes alors qu’elle ne touche pas aux taux d’impôts locaux, la Ville compte entres autres s’appuyer sur les recettes du stationnement payant, étendu en juillet (+2,6 millions d’euros).

Les Illuminations de Noël de retour

En dehors de ce copieux débat préliminaire, 52 autres points sont au menu. On imagine qu’il sera bien question des Illuminations de Noël, prévues au point 26. Malgré la commission d’enquête et des estimations budgétées bien supérieures aux montants payés en 2016, la Ville de Strasbourg reconduit sa subvention habituelle de 300 000 euros. Cette dotation vient abonder le budget de l’association des commerçants, les Vitrines de Strasbourg, qui gère les opérations.

À suivre en direct et avec nos commentaires dans la vidéo en tête de cet article, dès 9h30.

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#budget 2018

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