Parfois on en croise un dans la rue et subitement on le voit. Concentré, immobile, silencieux, il regarde pendant des heures, le travail des grutiers, des manœuvres qui s’agitent, casques sur la tête. Puis il s’éloigne à petits pas, il est vieux, il a mal à la jambe, on se demande où il va…
Parfois on en voit un autre dans un café. Il est seul. Il a une consommation devant lui mais il ne boit pas. Son corps, son allure, sa façon de se tenir très
droit, d’être endimanché, raconte une histoire qu’on aimerait bien entendre.
Mais il ne parle pas. Visiblement il n’attend personne. Qui sont-ils ? Des travailleurs immigrés, écartelés entre les deux rives de la Méditerranée,qui ont vieilli ici, en France. Ils sont restés seuls, pour des raisons diverses. Ils ne sont pas rentrés au pays. La France est devenue leur pays, ils y ont apporté leurs rêves, mais ils sont devenus des fantômes.
« Quand le théâtre dit le monde mieux qu’un documentaire, c’est qu’il rime avec art »
Les Échos
Le concours
Le Point d’Eau est accessible en Tram B (arrêt Hôtel de Ville Ostwald), 18 min depuis Homme de Fer.
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