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Concert : UK Subs ne lâche rien

Où sont-ils passés, les hérauts du No Future « mint sauce » si cher à nos voisins d’outre-Manche, les (quasi) derniers survivants du raz-de-marée « Fuck the system » dans les années 70 ? Pour le savoir, rendez-vous le 11 mars au Molodoï.

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Le groupe UK Subs lors d'un concert en Lituanie (Photo Roja77 / Flickr)

Oï, Oï Redskins’ boys ! – bah oui, « Oï » est bien plus approprié que le suranné et plus châtié « Oyez, oyez braves gens ! ». Les Anglais subversifs débarquent, tendance rouge, anti-autoritaristes, anti-fascistes, anti-racistes et forcément opposés aux skins boneheads rasés à blanc d’une autre obédience. The UK Subversives, aka The UK Subs, sont la tête d’affiche explosive d’une soirée punk dévastatrice. Un programme on ne peut plus simple et efficace, à base de pintes de bière, de pogos remuants, de crêtes multicolorées et bien sculptées (si si, ça se voit encore !) et de champ lexical fleuri – « fuckin’ », « bastard », « war », … – sur fond de guitares et batterie frénétiques.

UK Subs, c’est trente-six ans de carrière et vingt-trois albums commis. Avec la particularité de décliner l’alphabet pour trouver l’inspiration. Après Work in progress en 2010, la lettre X est en gestation actuellement. Accouchement prévu courant 2012 comme le promettait récemment Charlie Harper, le gourou sexagénaire peroxydé du groupe.

Mais au début des années 90, la bande à Charlie marque le pas. Et le rythme stakhanoviste d’une galette par an s’épuise. Précisons que l’on en est déjà à l’époque à la moitié de l’alphabet avec Mad Cow Fever en 1991. Parmi les œuvres les plus notables de UK Subs, donc les plus atomiques, figurent leurs deux premiers essais, Another Kind of Blues (1979) et Brand New Age (1980) ainsi que l’excellent live Crash Course, capté en 1980 et immédiatement classé huitième dans les charts britanniques.

C’est là que s’exprime la furie de UK Subs, au travers de singles tels Warhead, Stranglehold, Teenage et Tomorrow’s girls.

Warhead

Tomorrow’s girls

C’est là aussi que se marient toutes les influences qui font la richesse de la scène punk britannique de l’époque, avec ses illustres porte-drapeaux que sont The Clash, Sex Pistols, Sham 69, The Vibrators ou encore The Exploited. En somme, ça ratisse très large entre rock, hard rock, pub rock, glam, oï, reggae et prémices d’un punk hardcore, beaucoup plus dur, cru et thrash, sur le modèle de l’évolution des films porno au début des années 80. The UK Subs, malgré tout, en missionnaires à la foi inébranlable, préfèrent l’amertume de leur ligne dure, rugueuse et radicale aux cocktails sucrés de plus en plus pop concoctés pour déferler sur les bandes des radios FM.

Au fil des ans, UK Subs enterre un à un ses anciens compères, sa musique traverse les époques sans fioritures et le public reste solidement fidèle à l’un des derniers dinosaures du britpunk originel, brut et sans concession comme Charlie Harper sait le crier et le cracher depuis 1976, et ce malgré un line-up en constant mouvement depuis toujours et des tournées d’adieu qui ont déjà fait le plein au mitan des années 2000. Mais qu’à cela ne tienne, UK Subs ne lâchera rien et mourra sur scène. Avec, au moins, une promesse à honorer : celle de publier encore trois albums (X – Y – Z) pour exploiter pleinement les possibilités qu’offre l’alphabet.

 « Punk can take it », documentaire consacré à The UK Subs, réalisé par Julian Temple en 1979

Le 11 mars à partir de 19h30 au Molodoï, 19 rue du Ban de la Roche (avec TV Smith et Captain Acab). www.molodoi.net

#concerts

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