C’était le 6 avril, la fin de l’aventure pour Matskat à l’issue d’une « battle » sur le plateau de la deuxième saison du télé-crochet de TF1 The Voice. L’Alsacien affrontait un autre candidat, Antoine Selman, sur une interprétation de Wonderwall d’Oasis, un choix plutôt douteux, par ailleurs, de la part du coach des deux talents, Louis Bertignac. En tout cas, un choix plutôt handicapant pour Matskat, d’autant que l’ex-Téléphone espérait une reprise pop fidèle de ce tube des frères Gallagher. Et à cet exercice, l’originalité et la folie de Matskat l’ont plus desservi que mis en avant, de surcroît lorsque l’on se souvient de sa version fraîche, décalée et addictive de ce grand standard de Bobby McFerrin lors des auditions à l’aveugle :
Le violon mue en ukulélé, les graves et le groove électrisent le jury et le plateau, et l’affaire est dans le sac. Matskat est resté lui-même et cela a payé. Mathias Hecklen-Obernesser – pour l’état civil – jouit enfin de ce coup de projecteur qui lui manquait depuis plusieurs années pour espérer franchir un pallier dans la conduite de ses projets artistiques.
Originaire de Bischheim, en tournée avec la Revue Scoute
Car ce Strasbourgeois de 33 ans, installé à Bischheim, écume les planches et sillonne les routes depuis un bon moment, avec la Revue Scoute de Schiltigheim, les tournées d’été de la Choucrouterie, sans omettre l’orchestre des jeunes de Strasbourg (où, adolescent, il fut premier violon), le conservatoire ou encore plusieurs cours à Paris avec l’illustre Didier Lockwood. Matskat, c’est aussi le groupe de jazz manouche Di Mauro Swing, des tournées en tant que sideman et des premières parties d’artistes tels Stephan Eicher, Renan Luce et Olivia Ruiz.
Et l’on retrouve déjà là ce côté touche-à-tout, pour dépasser les frontières artistiques et mélanger les styles. Aujourd’hui, Matskat poursuit son travail sur un premier album de compositions originales avec ses comparses musiciens Matthieu Zirn, Grégory Ott, Jean-François Untrau et Michel-Yves Kochmann (directeur musical et guitariste d’Alain Souchon) :
Quant à son expérience télévisuelle dans l’écurie très cadrée de The Voice, Matskat n’en garde que du positif.
« Dès le départ, je me suis dit que j’avais envie de me faire plaisir en proposant des arrangements perso, en mettant en avant ce que je suis et ce que je sais faire. Mon objectif, c’était de défendre un projet personnel, en conservant un cap artistique. Et puis il ne faut pas oublier que The Voice, ça reste avant tout un jeu, avec des règles évidemment, comme dans les battles. Là, tu chantes avec quelqu’un et aussi contre quelqu’un. Mais au final, je retiens surtout le coup de projecteur que l’émission t’apporte, avec un super encadrement, des coaches vocaux. C’est parfait pour faire groover la langue et travailler le placement de la voix ».
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