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Concert : Le bordel pop et foutraque de The Chap

Ils ont la réputation de s’affranchir des modes et des convenances. Et de faire de la musique comme un hédoniste profite de la vie. Sans limite ni barrière et à pleine vitesse, afin de jouir de tous les plaisirs. Avec The Chap, on danse, on s’esclaffe, et on en prend plein les tympans et les yeux. Du nonsense à la sauce Monty Python assaisonné d’esprit punk Do It Yourself, à consommer sans modération, vendredi soir, au Troc’Afé.

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The Chap (Photo Socrates Mitsios)

Sans tomber dans l’exhaustivité et en omettant volontairement de glorieux exemples – qu’il ne sera d’ailleurs pas interdit de ressusciter –, The Chap rappelle les barjots de tous ordres qui s’abandonnent à leur création musicale. Car il faut bien une once de folie pour accoucher de chefs d’œuvre en devenir, adoubés par le temps qui passe. En vrac, Frank Zappa, Brian Wilson, John Lennon, Syd Barrett, Freddie Mercury, Bob Dylan, Nina Hagen, David Bowie, Jack White, les frères Gallagher, etc.

Évidemment, cette liste subjective ne reflète rien si ce n’est le côté barré de ces personnages mariés ici noir sur blanc. En guise de comparaison plus contemporaine encore, The Chap évoque, dans ses délires, un joyeux mélange d’Arcade Fire et d’Of Montreal croisés avec les clones rajeunis de Devo et Jacno (à la grande époque de Rectangle).

Visuellement, cela se traduit par une bonne dizaine de pochettes d’EP et de LP réunissant un tigre masqué, un chihuahua à mèches blondes, d’immondes caniches en caoutchouc, une chèvre (a)battue, un champignon nucléaire et un préservatif fièrement dressé vers des sommets putatifs mais convoités. Ce dernier célébrant les onze titres impétueux du dernier album en date de The Chap, publié en février 2012 sous le titre très terre-à-terre We Are Nobody et (trans)porté par cette question rhétorique, What Did We Do ? Réponse en clip, accéléré, au regard de (déjà) une dizaine d’années de carrière :

Plus prosaïquement, The Chap, c’est une bande de cinq loustics qui, à eux seuls, montent un mini-sommet européen : un Écossais, un Grec, deux Allemands et une Franco-Anglaise rassemblés sous la bannière britannique car c’est à Londres, et plus largement outre-Manche, que leur mayonnaise maison a pris.

Electronica dansante made in UK

Leur electronica dansante consacre évidemment les bonnes vibrations mais ce n’est pas l’unique ingrédient du succès. Au-delà des espiègleries absurdes, ces musiciens-chanteurs (car tout le monde chante et joue dans The Chap) n’ont jamais perdu l’esprit Do It Yourself d’un proto-punk savamment bricolé pour allier radicalité sonique et efficacité rythmique. En atteste cette ravageuse et tapageuse bombe à fragmentation électro-pop tout en énergie punk-rock :

Tout explose, tout pète dans un gigantesque feu d’artifices qui rappelle combien la musique de The Chap prend surtout sens en live, au contact du public, dans la diffusion d’émotions et la création d’ambiances, comme y excellent les Canadiens d’Arcade Fire dont on retrouve ici certaines intonations :

Et pour avoir un ultime aperçu de l’inventivité mélodique de The Chap et aussi de son talent scénaristique, ces deux clips, Even Your Friend et Fun and Interesting, résument parfaitement toute la palette de compétences du groupe. Qui, fort modestement, avait déjà annoncé la couleur en toute lettres en 2011, avec une compilation au nom idoine : We Are The Best.

Y aller

The Chap, en concert le vendredi 22 février à 20h, au Troc’Afé, 8 rue du Faubourg de Saverne à Strasbourg. Tarif: 8 euros en prévente, 9 euros en caisse du soir (une production Panimix avec DJ set en seconde partie de soirée).


#concerts

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