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Concert : Fawzy al-Aiedy, chantre du métissage

Son nouvel album s’intitule Radio Bagdad, en hommage à son pays natal ainsi qu’aux images et aux sonorités qui construisent son quotidien et renforcent ses souvenirs. Fawzy al-Aiedy s’intéresse à ce qui rapproche les hommes et les fait vibrer. Il jouera le jeudi 28 mars sur la scène de l’Espace Django Reinhardt.

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Fawzy al-Aiedy (doc. remis)

La légende situe sa naissance en Irak, dans les années 50, à Bassora, un jour d’accalmie entre deux grandes pluies qui s’abattaient sur cette ville à la confluence du Tigre et de l’Euphrate, en amont du golfe Persique. Une arrivée au monde au rythme de l’eau, déjà bercée par l’ailleurs et les possibles d’un monde qui semble s’ouvrir en grand. C’est sans compter le régime baasiste et Saddam Hussein qui, à la faveur d’un coup d’Etat en 1968, devient dans un premier temps chef des services de sécurité avant de gravir les échelons du pouvoir. A cette époque, Fawzy al-Aiedy achève ses études à Bagdad, premier de sa promotion de l’école de musique et lauréat d’une bourse pour partir étudier à Varsovie. Mais il se voit contraint d’effectuer son service militaire. Une fois ses obligations remplies, il fuit le régime en 1971. Direction Paris, à la rencontre de Rimbaud, Verlaine, Sartre et Debray. Le 6 septembre 1971, Fawzy arrive en France. Sa date de (re)naissance, et le début de son apprentissage du cor anglais et de son approfondissement du hautbois au sein de l’école nationale de musique de Boulogne-Billancourt. Le point de départ, également, de sa constitution d’artiste-créateur entre poésie traditionnelle irakienne, spectacles, swing oriental, compositions pour enfants ou encore cinéma. Son disque, Radio Bagdad, fait aujourd’hui partie du fonds discographique de l’institut du monde arabe, rassemblant dix musiciens et six nationalités en quatorze titres.

Voici donc la marque, une fois encore, d’un solide métissage dans la démarche de Fawzy al-Aiedy qui mêle sa voix au populaire et à l’érudit. En trois décennies de carrière, il dessine ainsi sa démarche :

« Construire un pont entre l’orient et l’occident, entre ces deux cultures qui sont les miennes. Ce double langage est ancré en moi car je suis né avec certaines rythmiques orientales, horizontales, et j’ai ensuite travaillé des sonorités plus verticales propres à la musique de l’occident. Aujourd’hui, je comprends ces deux architectures ».

Et il conserve évidemment intact, en lui, l’espoir d’un renouveau de son pays et de sa politique, lui l’artiste qui cultive et entretient le rêve.

L’album Radio Bagdad est à découvrir sur le site internet de Fawzy al-Aiedy.

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