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Concert : Dolls Can’t, libres et inspirés

Le groupe strasbourgeois a revu son identité visuelle et forgé son identité musicale. Il y a trois ans, Dolls Can’t publiait un mini-album prometteur. Désormais, le quatuor propose un disque addictif de quasiment une heure. A cette occasion, Dolls Can’t joue jeudi 4 avril au Molodoï.

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Dolls Can’t et son nouveau logo (Doc. remis)


N’y allons pas par quatre chemins, Dolls Can’t est un groupe qui détonne. Mais il ne s’agit pas vraiment d’un moteur 16 soupapes alimenté à l’essence pure programmé pour battre le record du monde du départ arrêté. Dolls Can’t correspond plutôt à un diesel moderne et performant, avec une mécanique solide, une puissance qui s’affirme progressivement et monte doucement dans les tours pour ensuite asseoir sa pleine vélocité.

En 2009, Dolls Can’t publiait Beyond The Eyelids, six titres de rock alternatif doucement fougueux, certes référencé (Tool, Sonic Youth, Pearl Jam, Radiohead, Mars Volta) mais aux influences déjà bien assimilées. Aujourd’hui, le groupe strasbourgeois s’inscrit dans un univers qu’il a bien plus dessiné lui-même, en déterminant les contours sans pour autant renier ce qui fait sa grande force : parvenir à s’affranchir de ses influences pour mieux les travailler et les restituer dans sa production artistique.

Une musique plus proche des fondateurs du groupe

Pierre-Yves Ponsin, Hervé Andrione, Vincent Sexauer et Louis Ernst proposent donc avec leur album sobrement baptisé Dolls Can’t (à écouter ici) la substantifique moelle de ce qu’ils sont et recherchent réellement, sans ambages ni fioritures. En somme, un long voyage introspectif en onze titres et presque une heure de compositions bien musclées et finement ciselées, dans la ligne de la base artistique que le groupe avait déjà dévoilé sur son mini-album de 2009. Dolls Can’t montrait alors son sens profond et affirmé de la mélodie tant instrumentale que vocale et, surtout, les Strasbourgeois jouent sans voile, sans adopter de posture d’imitation ni incarner un rôle particulier.

En fait, Dolls Can’t puise sa force mélodique dans ses tripes, dans les expériences de ses quatre individualités, du rock progressif à un rock plus pop, des guitares aériennes ou plus sèches, une batterie lancinante ou bien ultra-radicale, des escapades bien marquées en terres jazz et même quelques velléités de flirt avec un math-rock du meilleur effet. Au fil des écoutes, plus les pistes s’enchaînent sur la platine, plus s’affirme un grand sentiment de libération tendant vers la liberté absolue.

L’enregistrement studio sonne presque comme une performance live. En atteste, par exemple, le morceau de bravoure du disque et très efficace single Alice – agrémenté d’un clip joyeusement surprenant :

Là, l’urgence de la guitare, les accords rugueux et l’impatience d’une batterie presque anxiogène annoncent la progression dramatique de Eightsixandtwelve, autre morceau marquant du disque. Une réverb intenable, des cordes excitées et des cuivres en roue libre ouvrent sur le décoiffant et entêtant jazz-rock en douze minutes du titre Hands on the Hull, prolongé par le bœuf très fleuri de Gorzkawa. Cet épilogue de la production studio pourrait marquer le zénith d’une performance scénique, dans une progression imparable vers le nirvana sonore. Parfait prélude au concert de  jeudi.

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