Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Non, le jeune Colmarien de 19 ans n’est pas « entre la vie et la mort » suite à sa deuxième dose de Pfizer

Vacciné mercredi 21 juillet, Samuel Jonett a été pris en charge par le pôle cardiologie de l’hôpital Pasteur la semaine suivante. L’état du jeune homme est aujourd’hui stabilisé. Le directeur des urgences colmariennes l’assure : les bénéfices du vaccin dépasse largement ses effets indésirables.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.


À Colmar, le restaurant La petite Alsace a fermé ses portes. Sur sa devanture, Laurence Troudi a collé un papier griffonné : « Nous sommes obligés de fermer ce soir. Notre fils de 19 ans suite à sa deuxième injection Pfizer est en urgence cardio entre la vie et la mort. » Une photo de ces mots a suscité des centaines de réaction et de partage sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram loupzaptv, suivi par plus de 15 000 personnes, a publié une capture d’écran d’un post, annoté : « A l’entrée d’un restaurant de Colmar!!! Ca on en parle pas à la télé ! Vu ce soir le 31/07/2021 » Rue89 Strasbourg a voulu vérifier la réalité derrière ces publications aussi vagues qu’alarmistes.

Post de la page Instagram Loupzaptv dans la soirée du 1er août 2021. Pour rappel, cette page dispose de plus de 15 000 abonnés.

Suite au vaccin, Samuel souffre d’une myocardite

Samuel Jonett a 19 ans. Mercredi 21 juillet, « il est allé avec sa petite copine se faire vacciner en cachette à la foire aux vins », raconte sa mère. La semaine qui suit, il développe une infection au niveau de la bouche et une angine. Une semaine après la vaccination, « son état s’est dégradé », poursuit la restauratrice, « il avait une partie du visage paralysée et une douleur au bras gauche. » La mère et son fils souffrant se rendent aux urgences de l’hôpital Pasteur à Colmar mercredi 28 juillet.

Dans la matinée du vendredi 30 juillet, le laboratoire de biologie médicale de l’hôpital Pasteur reçoit des prélèvements réalisés sur Samuel. Le jeune homme a été admis au service cardiologie pour une « douleur thoracique post-deuxième dose de vaccin Pfizer (…) suspicion de myocardite. » Il s’agit d’une inflammation du muscle du cœur qui permet la circulation du sang. Sans prise en charge, elle peut provoquer un arrêt cardiaque.

Les résultats d’analyse confirmeront le premier diagnostic. La cardiologue conclut à un « stigmate de myocardite aigue avec persistance d’œdème myocardique. » Le taux de troponine détecté est 73 fois supérieur à la normale (1028 nanogrammes par litre contre 14 normalement). Un résultat qui corrobore la thèse d’une myocardite chez le jeune Colmarien.

Conclusion de la cardiologue suite aux prélèvements réalisés sur le jeune Samuel. Photo : Document remis

Une mère sceptique, son généraliste aussi

Laurence Troudi n’a « jamais été confiante vis-à-vis du vaccin ». Après avoir passé plusieurs jours « à pleurer et à prier à l’église », la restauratrice a perdu toute confiance en la vaccination : « Mes enfants ne veulent plus faire la deuxième injection, mais comme on a un restaurant, on ne sait quoi faire… »

Médecin généraliste de la famille, Claude Deroussent ne semble pas étonné :

« La myocardite fait partie des complications connues du vaccin, plus particulièrement chez les jeunes et avec les vaccins à ARN messager, donc les Pfizer et Moderna. »

Le docteur de Mutzenheim (Haut-Rhin) se montre aussi sceptique vis-à-vis de l’efficacité du vaccin, indiquant qu’il ne s’est laissé vacciner qu’à cause de l’obligation vaccinale pour les soignants.

« Il n’a jamais été entre la vie et la mort »

Chef des urgences de l’hôpital Pasteur, Éric Thibaud confirme le passage de Samuel Jonett au sein de son établissement. Mais le soignant réfute l’état décrit par la mère du jeune homme, « il n’a jamais été admis en réanimation. Il n’a a jamais été entre la vie et la mort. »

Le médecin rappelle aussi que le Colmarien de 19 ans avait contracté une angine peu avant son arrivée aux urgences. Or cette inflammation des amygdales peut aussi contribuer au développement d’une myocardite : « On ne peut pas exclure que l’angine a déclenché la myocardie, comme on ne peut pas exclure que c’est le vaccin. »

Une semaine après sa deuxième injection de Pfizer, Samuel a vu son état décliner. Photo : Document remis

Davantage d’hospitalisations chez les jeunes pour cause de Covid

Le médecin colmarien rappelle les statistiques générales :

« Il faut garder la tête froide, les statistiques ont un gros défaut. Quand vous êtes la statistique, vous vous en foutez des chiffres. Mais il faut rappeler qu’il y a eu seulement 325 cas de myocardites après 26 millions de doses chez les moins de 30 ans aux États-Unis. L’incidence est donc de 0,001%, soit une personne atteinte de myocardite pour 100 000 vaccinés. Et dans 95% des cas de myocardites détectées suite au vaccin, le patient s’en est sorti sans séquelle. Donc ce jeune homme, qui va bientôt quitter l’hôpital, fera partie de ceux qui s’en sortent sans séquelle.  »

Eric Thibaud compare ces chiffres à l’impact du Covid sur la population jeune « Sur 5 700 jeunes de moins de 19 ans qui ont eu le covid sans être vacciné, 215 personnes sont hospitalisées en moyenne (soit 3,7%) et entre deux et quatre personnes en mourront. »

En d’autres termes, il y a beaucoup plus de risques de mourir du Covid que des effets secondaires du vaccin.


#Vaccin

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile