Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Tous les collèges de l’éducation prioritaire de l’Eurométropole en lutte contre une nouvelle baisse des moyens

Des enseignants et parents d’élèves des onze collèges en réseau d’éducation prioritaire (REP et REP+) de l’Eurométropole de Strasbourg se mobilisent ce mardi 8 juin contre une baisse des moyens dans les établissements. Dans certains de ces collèges, une partie des parents a prévu de ne pas emmener leurs enfants en classe.

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Une partie des collégiens scolarisés dans des établissements du Réseau d’éducation prioritaire (REP) strasbourgeois seront dispensés de cours mardi 8 juin. Des parents d’élèves et enseignants se sont concertés pour organiser une journée d’action, afin de contester la baisse des moyens attribués dans les quartiers populaires. Parmi les 11 collèges de REP que compte l’Eurométropole, 5 sont touchés par des mouvements à l’initiative des parents. Le principe du « collège mort » est simple : les parents n’emmènent pas leurs enfants en classe pour la journée, tandis que les enseignants en profitent pour organiser des moments d’échanges. Dans les 6 autres collèges concernés, ce sont les professeurs qui feront grève, faute d’initiative des parents.

Nouvelle baisse des moyens

Ce que craignent parents d’élèves et enseignants, c’est la baisse des heures allouées à ces établissements spécifiques. « Les établissements REP+ étaient dotés par l’Académie de Strasbourg, de 18 heures supplémentaires par semaine, des enseignants en renfort par rapport aux autres collèges », note Julien Hélary, enseignant au collège Leclerc de Schiltigheim. « Mais à partir de la rentrée, ces heures hors temps de cours seront attribuées par le rectorat au cas par cas, uniquement sur présentation d’un projet éducatif particulier, » précise une de ses collègues, jeune enseignante dans un autre collège.

« Certains établissements ont déjà fait remonter des projets au rectorat et résultat : ça ne se compense pas, » observe Gilles, professeur de mathématiques, qui évalue la perte à 2 heures de cours par établissement en moyenne. Il précise : « Pour les établissements REP+, on passe de 18 heures à 15 heures, et de 9 heures à 7 heures en REP ». En outre, ces heures ont été transformées en heures supplémentaires de l’équipe permanente, à ajouter à leurs heures de cours. « Avant, elles étaient attribuées à de nouveaux postes ou du temps de cours pouvait être déchargé pour mener à bien des projets, » décrit Julien Hélary, syndiqué à la CGT.

Une mobilisation est prévue le mardi 8 mars au collège Leclerc pour s’opposer à la baisse des moyens de réseau d’éducation prioritaire. Photo : Rue89 Strasbourg / cc

Des projets au rabais

C’est la principale utilité de ces moyens supplémentaires selon les enseignants mobilisés : proposer et mettre en place des projets pédagogiques supplémentaires, comme les sorties culturelles. « Ce qui n’est pas fait au collège, ce n’est pas fait dans les familles non plus, » se désole Julien Hélary, qui travaille depuis 10 ans dans des établissements d’éducation prioritaire « par choix ». Il voit une autre conséquence de ce changement de fonctionnement :

« Avec une de mes collègues, les années passées nous avons mis en place un projet pédagogique avec des ateliers dédiés aux potentiels décrocheurs. Ça prenait 7 heures par semaine à chacun de nous deux pendant la période du projet. S’il faut désormais passer ce volume en heures supplémentaires en plus des cours, de la préparation et des copies, ce n’est pas tenable. »

L’expérience du mode d’action du « collège mort », qui a pour vocation de court-circuiter les traditionnelles grèves, donne de l’espoir aux équipes pédagogiques engagées contre cette décision. Elles s’attendent à « une dizaine d’élèves » maximum dans chacun des cinq établissements concernés, tant les parents d’élèves semblent motivés.


#grève

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