Coincé au Caire pendant huit mois, l’attente d’Ismaïl Rabah pourrait prendre fin. Le journaliste palestinien avait été contraint de fuir la Palestine suite aux bombardements de l’armée israélienne et avait fini par trouver un premier lieu de repli en Égypte. Ne bénéficiant d’aucun titre de résidence auprès des autorités locales, sa famille et lui ne pouvaient rester sur place.
Alertés par sa situation, plusieurs journalistes français ayant travaillé avec Ismaïl Rabah se sont mobilisés afin que ce dernier obtienne un visa pour la France. Un collectif de soutien s’organise et annonce qu’il devrait pouvoir bénéficier d’un visa de travail grâce à un accord avec Arte. Il pourrait être accueilli à Strasbourg.
D’un exil à l’autre
Avant que l’armée israélienne n’entame son intervention en Palestine, Ismaïl Rabah travaillait auprès de plusieurs médias – comme Arte, France 24 ou la BBC – en tant que fixeur à Gaza. Si le terme n’évoque rien au grand public, il est parfaitement connu de la profession : les fixeurs aident les correspondants des différents médias, qui connaissent moins le terrain et ne maîtrisent pas toujours la langue du pays. Souvent, ces fixeurs ne sont pas crédités parmi les auteurs des articles.
Après plus d’une année de répliques d’Israël au massacre du 7 octobre, la situation à Gaza devient rapidement intenable pour Ismaïl Rabah. « En tant que journaliste, il était une cible privilégiée, ce qui a rapidement fait de lui un paria », explique Anne-Florence Garnier, responsable du service production à Arte.
Avec sa femme Tamara et ses trois enfants, il parvient à payer pour passer la frontière égyptienne en mars et se retrouve au Caire, mais sans avoir la possibilité de travailler.
Un visa de travail comme porte de sortie
Après avoir été alertés, des journalistes qui ont travaillé avec lui, dont une partie basée à Strasbourg chez Arte, ont lancé un collectif de soutien lors d’une réunion à Schiltigheim vendredi 4 octobre. Ils ont obtenu qu’Arte s’engage à lui proposer un nombre d’heures de travail suffisant pour qu’il obtienne un titre de séjour. « On a un accord de principe du consulat de France au Caire, on attend désormais la réponse de la préfecture du Bas-Rhin, explique Anne-Florence Garnier. On reste prudent, rien n’est encore signé. »
Le collectif de soutien souhaite aider Ismaïl Rabah et sa famille à s’installer lors de son arrivée à Strasbourg, en créant un réseau de solidarité. En prime, le collectif a mis en ligne une cagnotte pour aider à financer les coûts de son installation.
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