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Le collectif Piquet féministe réclame la démission de Serge Oehler, condamné pour violences conjugales

Lundi 7 novembre, six membres du collectif Piquet féministe manifestaient devant le conseil municipal strasbourgeois. Leur premier objectif : la démission du conseiller municipal et départemental Serge Oehler.

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« Hommes violents, hors de nos représentants », « Oehler démission », « La sororité nous sauvera »… Devant le palais des fêtes, six membres du collectif Piquet féministe portent leurs revendications sur des pancartes en carton. Elles attendent les hommes et femmes politiques à l’entrée et à la sortie du conseil municipal strasbourgeois. Leur premier objectif : la démission du conseiller municipal et départemental Serge Oehler suite à sa condamnation pour violences habituelles sur son ex-femme (dont le témoignage est à lire ici). Comme l’explique l’une des membres du Piquet féministe, Emmanuelle Artiguebieille :

« Aujourd’hui, Serge Oehler continue de représenter des citoyens au niveau de la ville et du canton. Il siège aussi dans plusieurs conseils d’administration de collèges. Qu’est-ce que ça renvoie comme message aux collégiens ou aux hommes condamnés pour violences conjugales ? Détendez-vous, même condamné pour violences conjugales, il ne vous arrivera rien. »

Lundi 7 novembre, six membres du collectif Piquet féministe ont manifesté à l’entrée du conseil municipal pour la démission du conseiller municipal Serge Oehler. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Serge Oehler refuse de démissionner

Les rassemblements pour la démission de Serge Oehler ont commencé après sa condamnation en décembre 2021. Selon Emmanuelle Artiguebieille, cette pression militante reste nécessaire tout en reconnaissant « une attention croissante des politiques, même de droite, sur la question éthique posée par un homme condamné pour violences conjugales qui garde son mandat. »

Deux jours après la condamnation de Serge Oehler, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian et la présidente de l’Eurométropole Pia Imbs avaient décidé de lui retirer les délégations confiées en sa qualité d’élu du conseil municipal et du conseil de l’Eurométropole. L’homme politique a ainsi été contraint de quitter ses fonctions au sein du Marché Gare, du pôle funéraire, de la commission des foires et marchés et de la commission des jardins familiaux.

Si Serge Oehler a accepté de quitter le Parti Socialiste (PS), il a refusé de démissionner de ses mandats malgré la demande de la section locale du PS. Dans un communiqué publié le 10 décembre 2021, les meneurs des socialistes du Bas-Rhin ont dit regretter ce refus de l’ancien adjoint aux Sports et du quartier de Hautepierre-Cronenbourg de Roland Ries.

« Le problème, ce n’est pas qu’Oehler »

Aucune réaction du côté de la présidence du conseil départemental. Puisque Serge Oehler a fait appel de la décision du tribunal judiciaire, Frédéric Bierry (LR) attend la décision de la cour d’appel. « On attend impatiemment l’audience en cour d’appel… mais la justice traîne », regrette Emmanuelle Artiguebieille.

Présent lors du conseil municipal fin septembre, Serge Oehler a donné procuration de son vote à Dominique Mastelli, un élu PS, pour le conseil de novembre. Mais pour Emmanuelle Artiguebieille, cette absence est déjà une petite victoire : « J’espère que c’est nous qui l’avons fait fuir », affirme-t-elle, le sourire aux lèvres. Et la militante de rappeler que l’ambition du collectif va bien plus loin que la démission d’un homme politique : « Nous sommes ici pour dénoncer les propos et pratiques sexistes, ainsi que les hommes violents parmi nos représentants. Le problème, ce n’est pas qu’Oehler. »


#Conseil municipal

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