Voilà trois semaines que l’usine de cloisons Clestra est à l’arrêt. Depuis 17 jours, une large partie de ses salariés se sont mis en grève, réclamant l’annulation d’un licenciement qu’ils jugent abusif et des réponses aux questions qu’ils portent sur l’avenir de leurs emplois, soupçonnant la direction de vouloir procéder à des suppressions de postes.
Pour obtenir des réponses, les grévistes se mobilisent ; après une médiation ratée avec l’inspection du travail, ils appellent désormais à un rassemblement devant la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) jeudi 20 juillet à 8h (un précédent appel mentionnait le tribunal et la préfecture). Les ouvriers espèrent qu’une délégation pourra être reçue par un représentant de l’État.
Dialogue social de sourds
Dès la reprise de la société Clestra, en octobre 2022 par le groupe Jestia, spécialisé dans la gestion d’Ehpad, les salariés se sentent maintenus dans le flou sur les intentions du groupe. Quelques mois plus tard, la holding propose à une quarantaine de salariés une rupture conventionnelle collective, que ces derniers refusent. S’ensuit un déménagement du site de la production, d’Illkirch-Graffenstaden au Port du Rhin, prévu pour 2024. Si ce départ était déjà prévu, les salariés découvrent que la surface du nouveau site sera bien trop petite pour accueillir toutes les lignes de production.
Dès lors, un climat de méfiance et de tensions s’installe durablement au sein de la société. Le licenciement d’un salarié le lundi 3 juillet, que les grévistes juste abusif et injuste, provoque un tollé et enclenche une nouvelle mobilisation. Ils sont en grève depuis cette date. Dans un communiqué diffusé par la section CGT, les salariés exposent leur colère :
« Le groupe Jestia, qui a repris il y a huit mois l’entreprise, refuse systématiquement de répondre aux
revendications légitimes des salariés, en matière d’emploi et de dialogue social. Pire, ils jettent de l’huile sur le feu en décidant en plein conflit social de changer le nom de l’entreprise et de P-DG ! Clestra, qui devait fêter cette année ses 110 ans, disparaît et devient Unterland Metal. Résultat : mécontentement et sentiment d’injustice sociale ne font que grandir, les salariés sont très en colère ! »
Chargement des commentaires…