Maintenir la pression. C’est l’objectif de la vingtaine d’associations locales, collectifs citoyens et partis politique plutôt classés à gauche qui appellent à manifester ce samedi 16 janvier contre le projet de loi de Sécurité globale. Il s’agira de la huitième marche en quelques semaines. Cette coordination demande toujours le retrait total de la proposition de loi.
La marche partira de la place de la République à 14h, pour terminer place du Maréchal de Lattre de Tassigny. Un parcours hors du centre-ville de Strasbourg, « imposé » une nouvelle fois par la préfecture du Bas-Rhin, selon les organisateurs. Lors d’une conférence de presse en ligne ce jeudi, ils ont d’ailleurs dénoncé avec virulence le refus de la préfète Josiane Chevalier de laisser la manifestation se dérouler sur la presqu’île.
« L’argument sanitaire n’est qu’un prétexte »
Dans un arrêté daté du 13 janvier, la représentante de l’État « interdit tout rassemblement au sein de la Grand-Île de Strasbourg pour la journée du samedi 16 janvier ». Notamment au motif d’éviter en cette période de Covid-19 « des croisements de flux trop importants […] au sein de ce périmètre marqué par un habitat particulièrement dense ».
« L’argument sanitaire n’est qu’un prétexte, qui sert à invisibiliser notre mobilisation, loin du centre-ville », fustige Hervé Gourvitch, syndicaliste à la SNFOLC et membre de la coordination. Isabelle Wendling, représentante du comité Gilets Jaunes Strasbourg République, le rejoint :
« Ils nous font passer par la rue d’Austerlitz, qui est tout aussi dense et commerçante que dans la presqu’île. Et il y a quelques jours, une manifestation contre les féminicides a pu avoir avoir lieu place Kléber. C’est très bien que cela ait pu se faire. Mais pourquoi cela nous est systématiquement refusé ? C’est parce que pour le gouvernement il y a deux poids deux mesures selon les revendications ».
Ingrid Boury, de la Ligue des Droits de l’Homme, a quant à elle critiqué ce qui constitue « une entrave à notre mobilisation ». Pour l’heure, les organisateurs réfléchissent à contester devant le tribunal administratif cet arrêté.
Le très controversé article 24
Adopté par les députés en fin d’année, le projet de loi de Sécurité globale sera examiné prochainement par les sénateurs. Il a suscité de nombreuses manifestations à travers le pays depuis le mois de novembre. Son article 24, qui prévoit d’interdire et de pénaliser la diffusion malveillante d’images permettant d’identifier des forces de l’ordre est particulièrement controversé. Au point que les sénateurs ont déjà annoncé leur souhait de le réécrire.
Dans un courrier daté du 15 décembre dernier, la commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, s’était d’ailleurs directement adressée aux sénateurs français, pour les exhorter à « supprimer cette interdiction ».
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