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Cartes réduites, prix adaptés : les trucs des restaurants pour s’adapter au Marché de Noël

Face à l’afflux de touristes, les restaurants du centre-ville de Strasbourg s’adaptent. Services multiples, cartes réduites… Les recettes de Noël varient.

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Tous les Strasbourgeois savent qu’en décembre, leur centre-ville n’est plus à eux. Ils doivent le céder aux touristes, qui viennent par millions de toute la planète voir les chalets illuminés et les décorations du Marché de Noël. Mais les Strasbourgeois découvrent aussi qu’ils doivent parfois céder leur place dans les restaurants du centre-ville.

Laure, 23 ans, habite dans le quartier du Wacken et elle a remarqué depuis plusieurs années que ses sorties en décembre en bar ou dans des restaurants lui reviennent plus cher que le reste de l’année : 

« Dans certains restaurants, comme le Troquet des Kneckes, ils sortent une carte de Noël qui contient moins de plats et avec des prix plus élevés (affirmation contestée par l’établissement, NDLR). Et plusieurs restaurants refusent les réservations tout au long du mois de décembre, d’autres font disparaître leurs plats du jour pour vendre uniquement des plats à la carte, plus chers. »

Au Troquet des Kneckes, le mois de décembre est synonyme de journées à 400 voire 600 couverts.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg / cc

Marie, 31 ans, a appelé plusieurs restaurants pour réserver une table de 17 pour le repas de Noël de son entreprise. Elle a été très étonnée par une des réponses qu’elle a reçues : 

« J’ai appelé un restaurant pour la troisième semaine de décembre et on m’a répondu qu’à cette période, les groupes de plus de 12 personnes n’étaient pas acceptés pour garder de la place pour les touristes. »

Affluence et « couacs passagers »

Venue du Neudorf se restaurer au quartier Gare, Camille, 28 ans, a eu la surprise de devoir attendre 40 minutes avec ses amis avant de rentrer au Tigre :

« Depuis la porte d’entrée, j’ai vu que le personnel était dépassé par l’affluence. Ils nous ont expliqué que le retard s’était accumulé sur les deux premiers services. »

En dépit de sa réservation, Camille et ses amis ont dû patienter une quarantaine de minutes avant de pouvoir s’asseoir. Photo : DR / Camille

Contacté par Rue89 Strasbourg, Geoffroy Lebold, gérant du Tigre, évoque un couac passager :

« Quand les gens ont fini de manger, on ne les pousse pas dehors. Donc il peut arriver qu’il y ait un peu d’attente. Pendant le mois de décembre, on renforce un peu l’équipe en semaine. Mais on ne change ni la carte, ni les prix. Notre clientèle, majoritairement strasbourgeoise, le verrait tout de suite. »

La carte du Troquet des Kneckes de Noël change, mais la direction assure que les prix restent similaires.Photo : Fantasio Guipont / Rue89 Strasbourg / cc

Ce n’est pas le choix du Troquet des Kneckes qui change effectivement sa carte en décembre, comme l’explique Alexandre Chaillou, adjoint du directeur d’établissement :

« On propose moins de plats à la carte, on ne garde que des plats rapides à préparer. On ne peut pas agrandir la cuisine et la clientèle veut être servie rapidement. Mais tout le reste est conservé, et on n’a pas de prix spéciaux pour Noël. Comme on sert en continu, il n’y a pas vraiment de service mais sur une journée de week-end de décembre, on peut aller jusqu’à 600 couverts. »

Plus de réservations

Alexandre Chaillou précise pourquoi le restaurant n’accepte plus de réservations pour les gros services de décembre :

« Le risque est trop grand pour nous. Au vu du flux de visiteurs, ça nous obligerait à garder des places vides alors qu’elles sont demandées par des clients. En outre, les réservations pourraient ne pas être honorées au final. »

Le Troquet des Kneckes double quasiment son personnel au mois de décembre et bénéficie pour son recrutement des réserves du Groupe FHB, dont l’établissement fait partie. La charge du Marché de Noël est également compensée par des renforts à la Brasserie Floderer, juste à côté de la place Kléber, qui modifie également son offre au mois de décembre comme le précise la maître d’hôtel Sabrina :

« On a ajouté des plats de fruits de mer, qui sont beaucoup demandés à cette époque et on a supprimé les plats qui demandent beaucoup de temps, comme les flambages, les crêpes suzette… En week-end, on va essayer de faire jusqu’à trois services sur certaines tables. C’est un peu compliqué, car les clients veulent être servis rapidement, mais aussi prendre leur temps ensuite. »

Les prix de la carte ont été ajustés en cours d’année mais pas spécialement pour le mois de décembre. Même chose pour L’Éveil des Sens en pleine Petite-France, où Marie-Eve Stocky, l’une des gérantes, double le service le samedi soir :

« On a une capacité maximale limitée, donc les samedis on espère que les clients jouent le jeu de ne pas rester à table plus de deux heures… Mais on accepte toujours les réservations, avec une empreinte bancaire. Quant à la carte, elle change régulièrement donc pour le mois de décembre, on propose une carte de Noël, qui ne va pas forcément plus vite mais avec des épices et de la choucroute, qui reste très demandée. »


Tous les ans, pendant un mois, le centre-ville de Strasbourg se pare de guirlandes et de chalets pour accueillir des millions de visiteurs. Fidèle à ses engagements, Rue89 Strasbourg raconte dans cette série « Derrière les lumières » les angles morts du Marché de Noël et met en exergue certaines de ses réalités.

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