Jamais l’Alsace n’a eu plus de deux députés d’extrême droite. C’était entre 1986 et 1988. Le premier, dans le Haut-Rhin, s’appelait Gérard Freulet. Le second, dans le Bas-Rhin, s’appelait Robert Spieler. Il avait été condamné un an après la fin de son mandat pour incitation à la haine raciale. Le député FN avait fait campagne avec une affiche représentant une Alsacienne vêtue d’un tchador.
Trente ans plus tard, le Rassemblement national (RN) qualifie 14 candidats et candidates pour le second tour des élections législatives 2024. Parmi eux, 11 arrivent en première position. Avec 44,16% Théo Bernhardt a réalisé un score difficilement rattrapable dans la 8e circonscription du Bas-Rhin. Côté Haut-Rhin, Christian Zimmermann et Marion Wilhelm pourraient aussi remporter les élections dans les circonscriptions 3 et 4. Alors que le RN n’a jamais été si proche d’envoyer autant de députés alsaciens à l’Assemblée nationale, Rue89 Strasbourg a enquêté sur les profils de tous les candidats et candidates RN.
Plusieurs tendances se dégagent à la suite de nos investigations. Il y a tout d’abord des candidats et candidates novices en politique, comme Pierre Pinto, Delphine Daubenberger, Thomas Esteve ou Théo Bernhardt. D’autres sont relativement récents dans le monde politique, élus depuis près de trois ans au conseil régional comme Marion Wilhelm ou Nathalie Aubert.
Ces dernières se caractérisent par une relative passivité dans leur mandat et une discipline de vote selon les consignes des cadres du parti d’extrême droite. Il y a enfin des professeurs, comme Marc Wolff, Vincent Coussedière ou encore Laurent Gnaedig. Des candidats et candidates ont tiennent régulièrement des propos racistes ou stigmatisants envers les musulmans sur leurs réseaux sociaux. La plupart n’ont pas répondu aux sollicitations de Rue89 Strasbourg.
67-2 : Virginie Joron, une députée européenne russophile
Virigine Joron, 50 ans, a été brièvement présidente du groupe Front national au conseil régional du Grand Est avant de devenir députée européenne en 2019. Elle a été réélue le 9 juin dernier.
Covidosceptique, Virginie Joron a connu une popularité croissante pendant la pandémie en remettant en cause l’obligation vaccinale et l’efficacité des vaccins. En juin 2021, Virginie Joron a été placée sur une liste noire du Parlement Européen. Cette sanction intervient après la visite en juillet 2020 de la Crimée, annexée six ans plus tôt par la Russie. Au cours d’un voyage pour lesquels billets et nuits d’hôtel sont payés par Moscou, l’eurodéputée est venue dans ce territoire ukrainien occupé par la Russie pour servir de caution à un scrutin entaché de nombreuses irrégularités. Le référendum a permis au président Vladimir Poutine de rester au pouvoir jusqu’en 2036.
En août 2019, elle s’est aussi rendue à Damas en Syrie pour rencontrer le dictateur Bachar Al-Assad avec la délégation conduite par Thierry Mariani, eurodéputé du Rassemblement national. De retour en France, elle explique sur son compte Twitter ne s’être « jamais sentie en insécurité » la nuit dans la capitale syrienne, sans préciser que le pays est toujours en guerre aujourd’hui.
67-3 : Stéphanie Dô, « candidate du peuple » autoproclamée
Pour la deuxième fois consécutive, Stéphanie Dô sera candidate pour le Rassemblement national sur cette circonscription au nord de Strasbourg. Infirmière en gériatrie, elle est également mère de deux enfants et habite à Gerstheim, hors de la circonscription.
Sur ses réseaux, Stéphanie Dô présente un profil plus lisse que d’autres candidats nationalistes : elle se contente essentiellement de reposter les visuels et les vidéos promotionnels du parti. Ses priorités affichées portent sur le pouvoir d’achat et la santé, mais aussi la sécurité et l’immigration. Sans surprise.
Alors qu’elle se présente comme “une candidate du peuple” auprès des DNA, son suppléant présente un profil bien classique dans le monde politique : diplômé d’HEC et de Sciences Po Paris, Nicolas Bauer est juriste au sein du Centre européen pour le droit et la justice. Derrière son acronyme pompeux, le CEDJ est un lobby chrétien conservateur qui s’était illustré par son opposition à la constitutionnalisation de l’IVG et par l’envoi massif de courriers aux députés, avec de faux fœtus en plastique au moment du vote.
67-4 : Delphine Daubenberger, candidate fantôme
Delphine Daubenberger, 46 ans, se présente pour la première fois à une élection. Employée par France Travail, elle est conseillère emploi depuis plus de 20 ans. Dans les DNA, elle précise être contre l’immigration et pour le vivre ensemble. Sur Facebook, Delphine Daubenberger se contente de relayer abondamment la communication du Rassemblement national, auquel elle dit ne pas être « encartée », mais simplement affiliée.
67-5 : Thomas Estève, jeune loup du RN
Thomas Estève, 23 ans, milite à Colmar. Membre du syndicat étudiant de droite Uni et proche de la Cocarde étudiante mulhousienne, le juriste est délégué départemental adjoint du Rassemblement national de la jeunesse (RNJ), après avoir fait partie des Jeunes avec Marine.
Sur ses réseaux sociaux, rien ne dépasse. D’une loyauté remarquable envers Marine Le Pen et Jordan Bardella, il s’affiche en train de tracter, de voter, de militer. Auparavant, Thomas Estève a été suppléant aux élections législatives de 2022 pour la candidate Nathalie Aubert dans le Haut-Rhin, par ailleurs conseillère régionale.
67-6 : Vincent Coussedière, les idées au service de l’État-nation
Vincent Coussedière est agrégé de philosophie et professeur dans un lycée de Thann, dans le Haut-Rhin. Il écrit également des chroniques pour Valeurs Actuelles et le média Front Populaire. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Éloge de l’assimilation » ou « Éloge du populisme ».
Plutôt contre l’adhésion de la France à la Cour pénale internationale, pointant l’inutilité des débats télévisés en période de campagne électorale et prônant une « rupture responsable en Alsace », Vincent Coussedière se présente pour la première fois à une élection et n’est pas encarté au RN. Sa suppléante, l’ancienne militaire Émilie Ballarin, est à l’origine de l’entrée du philosophe en politique.
Vincent Coussedière fait par ailleurs partie des formateurs réguliers des cadres et adhérents du parti.
68-7 : Denis Kieffer, habitué des publications xénophobes
« Et voilà une preuve de qui vole. » Denis Kieffer, candidat RN parachuté depuis la Lorraine en Alsace Bossue, publiait cette phrase sur Facebook le 24 novembre 2023. En lien, une vidéo qui montre des antivols sur du foie gras halal et pas sur les autres. Le candidat véhiculait alors un cliché islamophobe stigmatisant pour la communauté musulmane.
Le 26 novembre 2023, cet ancien professionnel de l’agencement de magasins partageait, en invitant à la regarder « avant qu’elle soit supprimée », une vidéo TikTok raciste sortie des tréfonds d’internet, insultante pour les Algériens et les maghrébins.
De manière générale, Denis Kieffer partage de nombreux influenceurs ou profils d’extrême droite comme Ben Le Patriote ou La France aux français. Une partie des vidéos partagées sont bloquées par TikTok. Il est également conseiller municipal à Stiring-Wendel, en Lorraine.
67-8 : Théo Bernhardt, jeune parachuté
Théo Bernhardt est l’archétype du candidat correspondant à la dédiabolisation du Rassemblement national. C’est peut-être en partie pour cela qu’il est, en Alsace, le plus susceptible d’être élu député au deuxième tour pour le parti nationaliste – il est également candidat sur l’une des circonscriptions les plus favorables au RN dans la région.
Agé de 24 ans, il maîtrise son image sur les réseaux sociaux. « Je viens de finir mon master en biomédecine. J’aimerais devenir ingénieur de recherche mais ce projet est en stand by », explique t-il. Théo Bernhardt a grandit à Angers, puis fait ses études à Strasbourg. « Ma famille vient des alentours de Wissembourg, je revenais en Alsace tous les étés », lance t-il, pour justifier son parachutage dans cette circonscription.
Durant sa campagne dans ce territoire ouvrier, Théo Bernhardt a principalement communiqué sur les quelques mesures à consonance sociale portées par le RN : la baisse des taxes sur l’énergie ou la diminution de cotisations patronales. Le jeune homme insiste aussi sur la sécurité, le rétablissement des peines planchers et l’augmentation des places de prison, bien que sa circonscription soit un territoire avec très peu de délinquance.
67-9 : Marc Wolff, partisan du « retour de l’autorité » à l’école
Marc Wolff enseigne la physique-chimie au lycée Robert Schuman à Haguenau. « Il ne vient jamais en salle des profs, donc on est beaucoup à ne pas vraiment le connaitre », assure l’un de ses collègues qui ajoute : « Il a la réputation d’être assez sévère ». Rien d’étonnant vu son principal engagement de campagne : « le retour de l’autorité dans la classe ».
Mais l’enseignant semble y aller parfois un peu fort. Selon Mediapart, il a fait l’objet de courriers accablants, signés de différents proviseurs du lycée Robert Schuman et d’au moins cinq signalements au rectorat de Strasbourg pour des propos choquants mais aussi pour avoir frappé un élève.
Par ailleurs, Marc Wolff est actif quotidiennement sur Facebook et X, publiant certains posts pétris de clichés racistes. Le 1er juin, il a publié une photo du député insoumis Louis Boyard avec une personne typée arabe et portant une une barbe placée derrière lui dans une manifestation avec la phrase « le vrai visage de LFI : islamisme ».
Le 25 mai, il publiait une vidéo de personnes traversant une barrière sans aucun autre contexte et écrivait « La Pologne renforce sa frontière face aux chars russes, ce faisant, elle en oublie les fantassins islamistes. #immigration ». Sur X, il publiait en novembre 2022 un photomontage de l’élue écologiste Sandrine Rousseau entrain de réaliser un salut nazi, ou assimilait le fait d’être de gauche à une maladie mentale en septembre 2023.
68-1 : Laurent Gnaedig, vétéran du RN
Laurent Gnaedig, 54 ans, est un vétéran du Rassemblement national (RN) en Alsace. Secrétaire départemental du Front national (FN) entre 2014 et 2018, il est professeur d’anglais au collège Tomi Ungerer de Dettwiller depuis 1999. Il rejoint le Front national à 18 ans.
Depuis 2007, Laurent Gnaedig est candidat à toutes les élections législatives, à chaque fois dans différentes circonscriptions du Bas-Rhin. Pour celles de 2012, il proposait la création d’un « fichier pour les prédélinquants » reconnaissable « par des petites violences dans les cours de récréation, des bagarres à répétition« . Une fois fiché, ces mineurs seraient « envoyés dans un « juvenile boot camp », à l’américaine, pour les structurer en leur transmettant des valeurs ». Conseiller régional depuis 2015, Laurent Gnaedig est aujourd’hui membre de la commission « Lycée durable et éducation ».
Le candidat RN est très actif sur son compte Facebook depuis 2013. Dans ses publications, il n’hésite pas à utiliser les termes de « sauvageons » et de « racaille juvénile » pour qualifier les jeunes « issus de l’immigration ». En 2019, il souhaite « un bon Osterputz » [ménage de printemps en alsacien, NDLR] à la Russie lors de l’expulsion de 12 000 migrants et salue, en 2017, « un bon partenariat pour lutter contre le terrorisme islamiste » en dessous d’une photo de Marine Le Pen serrant la main à Vladimir Poutine.
Le 19 mai 2018, dans une réunion publique du RN à Nierdermodern portant sur la création d’un centre de demandeurs d’asile à Mertzwiller, il affirme :
« Il y a une lutte qui a lieu, et j’espère qu’on va la gagner, entre les gens qui adorent […] la gouvernance mondiale, et nous, le citoyen national (sic). Il faut que nous nous bougions pour faire en sorte que démocratiquement ça se règle en toute tranquillité, pour éviter les futures guerres civiles, qui vont arriver malheureusement si rien n’est fait. »
Sur le plateau de France 3, au soir du premier tour, Laurent Gnaedig est interpellé par Victor Vogt, représentant LR : « Et ma nièce, qui a des origines d’un petit peu partout, vous allez la renvoyer peut-être, en supprimant le droit du sol ? » Réponse cinglante du candidat RN : « La préfecture s’occupera de son dossier, ne vous inquiétez pas. »
Invité sur le plateau de BFM Alsace le 3 juillet, il a mis en doute le caractère antisémite des propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz qui seraient un détail de l’histoire. « C’était une grave erreur de communication et surtout de compréhension du camp adverse (…) Je ne pense pas que c’était une remarque antisémite », a t-il affirmé. L’ancien président du Front national avait pourtant été condamné pour banalisation de crime contre l’humanité après ses propos. Les autres élus sur le plateau n’ont pas manqué de réagir et Laurent Gnaedig a communiqué plus tard dans la soirée qu’il regrettait ses propos.
68-2 : Nathalie Aubert, ancienne militaire et élue docile
Nathalie Aubert est une ancienne militaire parachutiste. Elle a aujourd’hui 59 ans. Conseillère régionale depuis 2021, les hommes et femmes politiques qui siègent avec elle dans les commissions environnement, sport et jeunesse ont une description unanime. La candidate RN reste « discrète », s’exprime peu et prend rarement part au vote dans ces commissions spécialisées.
Sportive et amoureuse des animaux, Nathalie Aubert partage ses passions sur un second profil Facebook. Le premier sert à relayer la propagande du RN avec assiduité. Le second permet d’afficher des performances sportives et des photos de lapin et autres animaux mignons. Au milieu de tout ça, l’élue RN se lâche. Dans un post repéré par Libération, daté du 3 juin 2023, Nathalie Aubert publie un montage juxtaposant la couverture de l’album Tintin au Congo avec une photo d’une embarcation pleine à ras bord de migrants noirs. La légende : « Le Congo chez Tintin ». La publication a été supprimée suite au tollé.
68-3 : Christian Zimmermann à la recherche d’un mandat
Originaire du sud de l’Alsace, Christian Zimmermann a commencé sa carrière chez les gaullistes, au RPR de Jacques Chirac. À l’âge de 29 ans, il est élu conseiller municipal puis adjoint au maire de Waldighoffen. Il quitte le Sundgau et devient adjoint de la commune de Neuf-Brisach en 2008. Il sera démis de ses fonctions en 2015 après avoir rejoint le Front national. Ce retournement de veste s’expliquerait par la déception de Christian Zimmermann en apprenant qu’il ne figurait pas à une place éligible sur la liste UMP pour les élections régionales. « Comme Thierry Mariani, je n’étais plus d’accord avec la ligne politique de ce parti de notables qui défend uniquement les petits postes », répond l’intéressé.
En parallèle, Christian Zimmermann mène une carrière de fonctionnaire territorial. Il a d’abord été secrétaire général de la ville de Neuf-Brisach dans les années 80 et 90. Il est ensuite devenu directeur général des services du syndicat intercommunal de la Plaine du Rhin.
Aujourd’hui, avec l’eurodéputée Virginie Joron, Christian Zimmermann est sans doute la figure de proue du RN en Alsace. Il est patron de la fédération alsacienne du RN et fait partie des 25 membres du bureau national du RN.
68-4 : Marion Wilhelm, discrète élue locale
Avec 41,87% des voix au premier tour, Marion Wilhelm est en bonne position pour l’emporter dimanche dans la quatrième circonscription du Haut-Rhin. Venant de Thann et travaillant comme cadre commerciale dans le domaine de la santé, elle adhère en 2013 au Front national.
Sous les couleurs du parti d’extrême droite, Marion Wilhelm suit un parcours d’élue locale classique, avec un premier mandat comme conseillère municipale à Mitzach en 2014. Elle est élue au conseil régional du Grand Est l’année suivante. Siégeant à la commission « Montagne, ruralité, patrimoine locale et patrimoine paysager », elle fait partie des conseillères régionales discrètes du parti, intervenant rarement en séance plénière.
Sur les réseaux sociaux, Marion Wilhelm fait partie des candidats invisibles, partageant essentiellement la communication du parti et celle de Laurent Jacobelli, plutôt que des positions personnelles.
68-5 : Pierre Pinto, dans les pas de Jordan Bardella
Militant au RN dès ses 16 ans, Pierre Pinto est devenu président du Rassemblement national de la jeunesse (RNJ) Alsace, avant d’être investi candidat sur la cinquième circonscription du Haut-Rhin. Sur ses réseaux, le candidat de 25 ans habitant Mulhouse partage abondamment des visuels de Jordan Bardella, avec lequel il a été au contact au sein du RNJ. « C’est un modèle bien sûr », commente ce dernier, qui assure s’être engagé à l’époque « pour le projet et la personnalité de Marine le Pen ».
Ses thèmes de prédilection rejoignent ceux sur lesquels le parti communique le plus : « Sur ma circonscription, Mulhouse est très touchée par l’insécurité. Et beaucoup d’habitants souffrent du manque de pouvoir d’achat, certains doivent sauter des repas. » En prime, le candidat qui travaille comme aide-soignant à l’hôpital de Mulhouse assure qu’il s’intéresse aussi à la thématique de la santé.
Son suppléant, Paul Renkert est président de la Cocarde étudiante Alsace, un syndicat étudiant d’extrême droite.
68-6 : Christelle Ritz, du MoDem au RN
Conseillère municipale de Mulhouse sous l’étiquette RN depuis 2020, Christelle Ritz est professeure d’allemand et ancienne membre du MoDem. Elle a été adjointe en charge des affaires sociales à Mulhouse en 2010, auprès de l’ancien maire Jean Rottner. Elle est démise de ses fonctions par ce dernier en mai 2012, suite à sa participation à un meeting de Marine Le Pen et à l’une de ses publications Facebook, introuvable aujourd’hui.
Membre du FN depuis 2015, Christelle Ritz a été élue au conseil régional du Grand Est en 2021 et siège à la commission Culture et mémoire. Sur son compte Facebook, suite à la parution d’un article dans le quotidien L’Alsace sur les craintes du monde de la culture à l’égard du RN, vendredi 26 juin, elle publie un communiqué. Elle y détaille la vision de la culture au sein de son groupe, « en tant que conseillère régionale référente » :
« Il est grand temps d’arrêter de sacrifier les deniers publics sur l’autel de la liberté d’expression artistique. […] Nous refusons de financer des œuvres politisées, violentes, anti-police, antisémites et empreintes d’un wokisme latent. »
La candidate RN ne cache pas sa proximité avec les sphères identitaires, notamment le mouvement la Cocarde étudiante, pour qui elle anime des conférences. En août 2017, elle a publié sur son compte Facebook un visuel « Defend Europe », slogan du groupuscule d’extrême droite anti-migrant et violent Génération identitaire, dissous en 2021.
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