Plus personne n’habite sur le terrain de la rue du Rempart derrière la gare de Strasbourg. Et pour cause, le terrain a été labouré une fois que les occupants ont été redirigés mardi 3 octobre au matin, vers un gymnase à la Meinau (voir notre article).
Les demandeurs d’asile ont peu de chance de rester
Cet accueil provisoire de trois jours maximum doit s’arrêter ce vendredi 6 octobre. Dans ce laps de temps, la Préfecture est sensée traiter le cas de toutes les personnes et trouver une solution d’hébergement temporaire à ceux en règle, ce qui comprend les demandeurs d’asile en cours d’instruction. Les personnes en situation irrégulière sont redirigées vers leur pays d’origine.
Une grande partie de la centaine de personnes comptabilisée sont des demandeurs d’asile issus d’Albanie, mais aussi du Kosovo ou de Serbie. Le secrétaire général de la Préfecture Yves Séguy a prévenu que toutes les situations seraient examinées « dans le strict respect du droit, avec humanité et fermeté ». Il a ajouté qu’en règle générale, environ 8 demandes sur 10 sont refusées, car les Balkans sont considérés comme des pays « sûrs ».
Un nouveau panneau « espace vert »
Du côté du quartier gare, les deux terrains ne sont plus plats et le moindre épisode pluvieux le transformerait en champ de boue. Il devient donc quasi-impossible d’y planter une tente. Ce lieu est choisi par les personnes sans-abris notamment car quelques structures d’aide social (Horizon Amitié, Les Restos du cœur) se trouvent à proximité. Les tentes avaient été parfois prêtées par des associations de solidarité qui organisaient un peu de logistique sur place.
La Ville de Strasbourg a ajouté un panneau annonçant que cette bande de terre est désormais un « espace vert », coincé entre une route et les voies de la gare. Le règlement est ainsi indiqué. Il ne précise pas noir sur blanc qu’il est interdit d’y camper, mais que toute installation de structure ou un feu est interdit. Lorsque nous nous sommes rendus sur place, des membres du collectif « D’ailleurs, nous sommes d’ici » constatait la situation, circonspects.
Dans un communiqué, l’organisation regrettait que « leur sort [soit] réglé d’avance, la grande majorité sera mise dans les centres de rétention et expulsée vers les pays qu’ils ont fuis. »
Opération prévue
Pour l’adjointe au maire en charge des solidarités, Marie-Dominique Dreyssé (EELV), cette manœuvre était prévue :
« L’opération s’est effectuée l’après-midi à 16h. C’est une manière de signifier que le terrain n’est plus occupé et de dire qu’il faut trouver une autre solution d’accueil. »
En revanche, l’élue ne savait pas que le panneau espace vert était apposé.
Tirer un bilan rapide
Suite au recours par la Ville et l’Eurométropole, une évacuation par la force est autorisée à partir de fin novembre. Pas sûr que la police ait besoin d’intervenir à cette date.
Un bilan du transfert et de la réorientation depuis le gymnase et d’autres centres d’accueil doit être tiré par la municipalité rapidement après la fin de l’opération, peut-être dès ce vendredi.
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