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Des salariés de Caddie n’ont pas été payés un mois après la liquidation

L’entreprise Caddie de Dettwiller a été liquidée en juillet. Tous les salariés ont été licenciés mais certains n’ont pas reçu leurs dernières paies. Ils étaient réunis pour protester lundi 19 août devant les bureaux du liquidateur à Eckbolsheim.

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Plusieurs dizaines de salariés se sont rassemblés ce lundi 19 août devant les bureaux du mandataire judiciaire chargé de la liquidation de Caddie.

« Pour nous, c’est trop long », témoigne Vincent Holtzscherer, délégué syndical CFE-CGC de Caddie, à l’issue d’un rassemblement lundi 19 août à Eckbolsheim. Dès 7h30, une cinquantaine d’employés de l’entreprise de chariots métalliques de Dettwiller étaient réunis devant les bureaux du liquidateur judiciaire mandaté par le tribunal de Saverne. Le 15 août, ils ont constaté le retard de versement des salaires du mois de juillet et des versements partiels pour quelques-uns des 108 salariés. « Pour ceux qui ont été payés, ce fut le 15 août au lieu du début du mois et avec des montants inférieurs de 20 à 50% selon les cas », explique le syndicaliste.

70 000€ nécessaires

L’entreprise alsacienne, anciennement implantée à Schiltigheim, a d’abord été placée en redressement judiciaire mardi 28 mai par la chambre commerciale du tribunal de Saverne. Dès cette date, l’Assurance de garantie des salaires, AGS, s’était engagée à couvrir les salaires pendant 45 jours. Ce qu’elle a fait.

Entre temps, le placement en liquidation judiciaire de l’entreprise avec poursuite d’activité a été demandé le 27 juin. Le tribunal judiciaire de Saverne a toutefois décidé, le 16 juillet, de la fin de cette poursuite d’activité sans reprise possible.

« Dès le 15 juillet et jusqu’à la fin du mois, Caddie devait payer l’autre partie des salaires », indique Vincent Holtzscherer, délégué syndical CFE-CGC de Caddie. Selon Vincent Holtzscherer, 70 000€ seraient nécessaires afin de payer l’ensemble des salaires. « Il y avait 260 000€ de fonds disponibles en juillet mais cette somme a été utilisée pour sécuriser les produits chimiques présents sur le site industriel », précise le syndicaliste.

Me Nicolas Flesch, le mandataire judiciaire en charge du dossier ne confirme pas ces sommes mais il indique :

« L’entreprise Caddie fait face à des difficultés de trésorerie qui ne permettent pas de faire face aux dépenses. La créance n’a pu être payée intégralement et nous sommes conscients des difficultés que cela impose. Nous travaillons tous les jours pour tout ce que se passe au mieux pour tout le monde, on ne priorise personne. »

Des risques environnementaux

La trésorerie à laquelle faisait référence Vincent Holtzscherer a bien été utilisée pour régler des coûts liés à la sécurité, confirme Me Flesch qui évoque « des risques environnementaux liés à la présence de produits très dangereux sur le site industriel et que l’on doit évacuer pour le bien commun du territoire de Dettwiller ».

« Il nous faut trouver une solution au plus vite pour les salariés peu rémunérés », répond Vincent Holtzscherer :

« Avec 900€, ces employés n’arriveront pas à remplir le caddie qu’ils ont fabriqué pendant 30 ans. Comme tout le monde, ils ont des charges à payer, des loyers, des enfants à nourrir et des crédits à rembourser. »

« C’est terrible pour les salariés. Le mandataire a choisi de privilégier l’entreprise », regrette Khairan Ghanmi, délégué syndical CFDT qui prévoit de réunir à nouveau les employés « si nous n’avons pas de retour au soir du vendredi 23 août, on se réunira de nouveau ».

Nicolas Flesch indique que plusieurs solutions sont étudiées, sans vouloir préciser lesquelles. De son côté Vincent Holtzscherer, représentant CFE-CGC pense que « la seule solution à court terme est que l’AGS avance les sommes de congés payés normalement dues fin août. Mais tout cela reste assez flou niveau délai ».

L’usine se vide

La dernière décennie a été difficile pour l’entreprise créée en 1928 et devenue une icône de la grande distribution. Depuis 2012, Caddie a subi quatre redressements judiciaires et a été sauvée trois fois. Malgré des restructurations et des repositionnements, les effectifs n’ont cessé de fondre, le fabricant de chariots employait dernièrement 108 salariés.

Le site industriel à Dettwiller est en train d’être vidé, d’après les syndicats. Dès septembre, le matériel sera vendu aux enchères tout comme la marque « Caddie ». Les bâtiments connaîtront une autre destinée.


#économie

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