Des bunkers abandonnés il y en a plusieurs, rue du Rempart à Strasbourg. Et pourtant, l’un étonne et interpelle : le Bunker Comestible. Au 8 rue du Rempart, en face des Restos du Cœur, non loin des artistes du Bastion 14, 150 m² sous terre se sont transformés en ferme urbaine.
C’est en septembre que ce lieu atypique a ouvert ses portes. Jean-Noël Gertz est à l’origine de ce projet. Avec Théo Champagnat, ils ont mis en place la start-up Cycloponics avec comme premier laboratoire cet ancien bunker allemand réaménagé.
Pourquoi un lieu comme celui-ci ? Outre celui de protéger des bombes, les bunkers ont plusieurs avantages : il est simple de contrôler la température et la luminosité. Champignons et endives poussent dans le noir. Pour les jeunes pousses, des lampes LED leur procurent la lumière dont elles ont besoin pour grandir. Avec dix-neuf degrés et un taux d’humidité compris entre 60 et 70%, les plantes grandissent étonnamment bien dans ce laboratoire agricole d’un nouveau genre.
Livraisons de produits bio à vélo
Ce maraîchage cavernicole biologique est dans un premier lieu destiné aux particuliers mais restaurateurs et grossistes ont approché les gérants du Bunker Comestible, qui livrent déjà plusieurs restaurants strasbourgeois comme L’Hédoniste, Les funambules, Les Canailles, le Banquet des Sophistes, Le Botaniste, La Particule, le Strass, la Perle de Saveurs et Harmonie bowl & juice. Le surplus de production est donné aux Restos du Cœur. Toutes les livraisons se font à vélo.
Dans cette ferme en ultra circuit-court, Anne-Laure Labrune et Raphaël Maret, diplômés en géographie, sont aux commandes du Bunker comestible, accompagnés par Morgane, 23 ans, et Julie, 26 ans, deux stagiaires en formation maraîchage à Obernai.
Ce bunker n’est que le début pour la start-up. La réhabilitation d’un parking souterrain de 3 500 m² est en chantier à Paris, porte de la Chapelle. Jean-Noël Gertz et Théo Champagnat, travaillent sur d’autres projets, à Bordeaux ou à Grenoble.
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