D’abord « one man band », Churchman a évolué en trio. Porté à l’origine par Stéphane Kirchherr, co-gérant du bar Le Local dans la Krutenau à Strasbourg, la formation s’est étoffée avec Marie Ruby au chant et au banjo et Frédéric Guerrin, également au chant et aux percussions.
Cette croissance a été permise par plusieurs résidences pendant la pandémie de coronavirus, à l’Espace Django, aux Tanzmatten, à Dambach… comme l’explique Stéphane Kirchherr :
« Marie et Fred sont deux musiciens accomplis qui ont accepté de rejoindre le projet. Ils ont apporté tout leur professionnalisme et leur passion pour les chansons en acoustique. Je pensais faire évoluer Churchman en un groupe de cinq musiciens au départ mais finalement, après quelques séances de travail à trois, on a trouvé un son à la fois unique et qui nous correspond. Je suis vraiment heureux du résultat. »
« Une alternative au tout-numérique dans la musique »
Ce résultat se décline en un premier album de trois titres, appelé « Three odd ballads » (trois ballades étranges), enregistré chez Red Rock Records à Uhrwiller (voir notre article). Une maquette de six titres est prête et d’autres titres également, suffisamment en tout cas pour présenter le trio au public après deux années de maturation. Deux dates sont programmées à Strasbourg au sein d’une tournée française, le vendredi 29 avril à la Péniche mécanique et le samedi 30 avril au Molodoï.
Churchman Trio pourrait rapidement être classé dans les groupes de folk – blues américain. Mais leur répertoire est plus complexe comme le détaille Stéphane Kirchherr :
« On s’inspire des ballades transmises par tradition orale, par les jug bands dans les États-Unis du XIXe siècle, du blues entre gospel et bluegrass. C’est notre base de travail mais nos créations s’agrémentent de rythmes cubains, de chant à la Tom Waits… On fait intervenir des instruments de récupération ou anciens, comme une mandole ou une shruti box… On veut proposer une alternative au tout-numérique dans la musique : synthé, samples et boucles n’ont pas leur place chez nous. »
Les Odd Ballads, Churchman les définit comme des chansons de l’étrange qui « disent des choses terribles sur de mélodies envoûtantes aux rythmes branlants, des histoires d’individus saugrenus, sans époque, sans repères et sans attache. » C’est sans doute pour cette raison que tout l’esthétique du groupe a été travaillé, on se croirait dans une scène du film O’Brother where are thou des frères Cohen…
Désormais engagé sur des rails solides vers une professionnalisation complète, le groupe ne devrait plus rester longtemps accessible aux petites salles. Mieux vaut donc s’y presser pendant que c’est encore possible…
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