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Blanche-Neige, opéra en liberté pour enfants émerveillés et grands amusés

Après Aladin et la lampe merveilleuse en 2009, le metteur en scène Waut Koeken revient à l’Opéra National du Rhin avec Blanche-Neige, adaptation lyrique et jeune public du célèbre conte. Un opéra pour enfants, taillé pour les émerveiller et pour plaire tout autant à tous ceux qui aiment les histoires de princesses.

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La fameuse pomme empoisonnée fera finalement le bonheur de Blanche-Neige. (Photo Alain Kaiser / ONR)

En 2011, Marius Felix Lange, compositeur d’aujourd’hui, créait Blanche-Neige à l’opéra de Cologne. C’est cette œuvre, pensée pour le jeune public et portée sur une scène française pour la toute première fois, que l’on peut découvrir sur la scène de la Cité de la Musique et de la Danse jusqu’au 11 janvier. Le spectacle, production de l’Opéra Studio, se jouera ensuite à Mulhouse, puis au théâtre Louis-Jouvet à Paris. Première création ? À relativiser bien sûr: la belle au cheveux d’ébène des frères Grimm, interprétée tout en douceur par la soprano canadienne Sahara Sloan, n’a plus grand-chose à cacher.

Toujours belle, toujours jeune, toujours un peu trop naïve, elle suscite toujours la jalousie de Marie Cubaynes, alias l’horrible belle-mère – « Ô miroir, miroir chéri, quelle est la plus belle de tout le pays ? »– et la pitié du chasseur, avant d’atterrir chez les sept nains, baptisés pour l’occasion Api, Quartz, Pic, Oups, Ourson, Chouquette et Rubi. Évidemment, elle croque dans la pomme. Et évidemment, le spectacle se termine sur un beau mariage avec un parfait prince de conte qui transpire de bonheur sur son cheval blanc.

Comme toute héroïne de conte, Blanche-Neige trouve secours auprès des animaux. (Photo Alain Kaiser / ONR)

Une oeuvre « magique », car les enfants « n’acceptent rien d’autre »

Pourquoi alors amener ses marmots à l’opéra, quand Disney est depuis longtemps passé par là ? Parce que l’opéra est un art difficile qu’il vaut mieux apprendre à aimer jeune ? Parce qu’ici, précisément, la magie est palpable ? Pour enfin les décoller de la télé ? Un peu pour tout ça, oui. La sensibilisation du jeune public est en tout cas le pari qu’a fait l’Opéra du Rhin depuis quelques années. Les 5-26 ans représentent aujourd’hui près de 30 000 spectateurs à chaque saison et pour la première représentation strasbourgeoise dimanche, plus de la moitié des têtes des spectateurs ne dépassaient pas du fauteuil. A petit public petite œuvre ? Certainement pas pour Waut Koeken :

« Qu’un opéra pour enfants puisse être une sorte de « réduction » ou de simplification condescendante de la « chose authentique », une sorte de menu enfants, est une idée qui me fait horreur. De belles images, un beau chant ne suffisent pas, il faut que les enfants puissent vous croire. Pas de trucages ! La vraie magie, ils n’acceptent rien d’autre. »

Il est vrai que les enfants représentent un public exigeant, impatient. Un public plus libre aussi, sans préjugé ni attentes particulières. Alors Blanche-Neigey va franco. On ne lésine pas sur la théâtralité, on évite les longueurs, on mise sur une scénographie suggestive mais toujours efficace, on troque parfois le chant pour des passages parlés, on ose aussi prendre des libertés d’humour avec le livret. Cette belle-mère là a ainsi très peur du beurre et des kilos, et se pèse après manger… Ce qui fait surtout rire les mamans.

Heureusement pour elle, les sept nains veillent sur Blanche-Neige. (Photo Alain Kaiser / ONR)

Malgré les quelques amis animaux de Blanche-Neige, le spectacle ne frôle jamais la puérilité et déploie un univers reconnaissable et bien à lui à la fois. Une armée de miroirs enferme la Reine dans son narcissisme, la maison des nains est exagérément petite et le septuor renouvelle son image, chapeau melon et pipe au bec. Quant au miroir magique, rôle brillamment endossé par Huub Claessens, il se venge de ses décennies de soumission par une rébellion bien légitime. Le tout porté par un décor qui n’a rien à envier à la magie animée. Alors opéra pour enfants, soit. Mais surtout, puisqu’il se donne plus franchement, sans sinuosité, opéra sans prise de tête pour les profanes. Il n’y a pas d’âge pour être jeune public.

Y aller

Blanche-Neige de Marius Félix Lange d’après le conte des frères Grimm, production de l’opéra studio. Durée: 1h20 environ. Tarifs: de 5.50 à 25 € selon les salles.

A la Cité de la Musique et de la Danse, 1 place Dauphine, à Strasbourg les 7,8, 10 janvier à 10h et 14h30; les 9 et 11 janvier à 14h30 et 20h.
Au théâtre de la Sinne, à Mulhouse le 25 janvier à 10h30 et 14h30 et le 26 janvier à 15h et 20h.
A l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet à Paris, le 20 avril à 15h et 20h, le 21 avril à 16h, le 23 avril à 14h30 et 19h, le 24 avril à 20h et les 25 et 26 avril à 14h30 et 20h.


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