Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Le bidonville de Cronenbourg a été évacué

Dans la matinée du vendredi 28 juin, les derniers occupants du bidonville de Cronenbourg, au bord de la M35, ont dû quitter les lieux. Ils trouveront un hébergement dans des logements de l’Eurométropole ou dans des caravanes de l’Espace 16, rue des Remparts.

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Il restait une vingtaine d’occupants avant l’évacuation du 28 juin.

Une vingtaine de personnes patientent devant un bus de la CTS. Autour d’elles des sacs poubelles remplis, des valises et des poussettes. Dans la matinée du 28 juin, la police est intervenue sur le site du bidonville de Cronenbourg, au bord de l’autoroute M35. L’opération s’est déroulée dans le calme. Les derniers occupants du campement, Roms de Roumanie et de Bulgarie, ont été prévenus de cette intervention. Ils seront d’abord pris en charge dans le gymnase du Heyritz avant de se rendre dans leur nouvel hébergement, comme l’explique l’adjointe en charge des solidarités Floriane Varieras :

« Il y a déjà une solution pour chacun d’entre eux. Il y a d’abord l’Espace 16 pour accueillir une partie des habitants, rue du Rempart. Et il y a aussi des logements diffus au sein de l’Eurométropole de Strasbourg. L’État a fait en sorte qu’ils puissent rester dans l’Eurométropole. »

Floriane Varieras se dit « soulagée » du déroulement de l’opération : « Tout se passe comme on l’espérait. Je suis heureuse qu’on ait trouvé ce partenariat avec la préfecture pour se mettre d’accord sur ce mode opératoire là. »

L’évacuation du bidonville de Cronenbourg s’est déroulée dans le calme. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

« Désormais, ces personnes vivent dans des conditions dignes »

Dans les prochaines semaines, les services de la Ville interviendront pour nettoyer le site, sévèrement dégradé après des années d’occupation. Les baraquements seront détruits et il est à craindre que des barrières ne soient ajoutées, afin d’empêcher la formation d’un nouveau campement.

Pour Floriane Varieras, le dossier du bidonville de Cronenbourg n’est pas totalement clos :

« Il y a maintenant deux ans de travail d’accompagnement social et professionnel (par quatre travailleurs sociaux de Caritas Alsace, NDLR) au niveau du village d’insertion rue du Rempart ou dans les logements diffus dans l’Eurométropole de Strasbourg. Mais au moins, désormais, ces personnes vivent dans des conditions dignes. »

Un relogement complexe

Caravane. Le mot revient dans la bouche de plusieurs personnes ayant vécu dans le bidonville de Cronenbourg ce matin. Il n’y en aura pas pour tout le monde sur le site de l’Espace 16, rue du rempart. Codin, un jeune homme de 21 ans, craint d’être séparé de sa grand-mère. Cette dernière s’est vue promettre une caravane à l’Espace 16. Mais Codin n’en aura pas et sera sans doute logé dans un appartement : « C’est pas possible pour nous d’être séparé de la famille… »

Le bidonville de Cronenbourg existe depuis 2019. Il a pu accueillir jusqu’à une centaine d’occupants. En mars 2024, le diagnostic sociologique mené par l’association Trajectoire a pris fin. Il a permis de recenser les personnes à héberger après l’évacuation. Un mois plus tard, une huissière de justice était passée sur le campement pour annoncer aux habitants la demande d’expulsion formulée auprès du tribunal par la Ville de Strasbourg. En juin, les avocats des Roms et la municipalité étaient parvenus à un accord.

L’Espace 16 est au cœur de cet accord. En quelques jours, comme le rapportent les DNA, quatorze caravanes et mobil home y ont été installés pour accueillir soixante résidents du bidonville. Le budget de cet espace de 4 000 mètres carrés est de 250 000 euros pour l’achat du matériel par la Ville. Le fonctionnement annuel du dispositif coûtera 480 000 euros, dont l’État prendra 190 000 euros en charge.


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