On appelait ça le « lot E » du quartier d’affaires Archipel, il faudra désormais parler d’Osmose : un bâtiment de 15 000 m² de bureaux, réservés aux institutions européennes, entre les locaux d’Adidas et du Parlement européen. Un second immeuble, plus imposant, de 40 000 m² doit être construit dans un second temps, une fois le premier achevé.
Les collectivités locales (Ville de Strasbourg, Eurométropole, Département du Bas-Rhin et Région Grand Est) financent ces deux bâtiments à parts égales et « à blanc », c’est-à-dire sans garantie qu’ils seront occupés par les administrations de l’Union européenne.
Le Parlement européen, ou une autre institution des 27 États membres de l’Union (Conseil européen, Commission européenne, conseil des ministres européens, etc) peut s’en saisir. Si passés six mois après son achèvement, le bâtiment n’est pas pourvu, le constructeur pourra alors le proposer à d’autres entreprises du secteur privé.
Ne pas concurrencer, mais compléter le Parlement
La conception a été confiée à l’architecte belge David Roulin de l’agence Art And Build qui avait déjà dessiné la Pharmacopée et l’Agora pour le Conseil de l’Europe au début du siècle. Il travaillera avec le cabinet Oslo Architectes, qui a conçu les bâtiments voisins d’Adidas et d’Euroinformation, filiale informatique du Crédit mutuel (le « lot 1 » du quartier). La promotion est assurée par Icade.
Avec l’avancée du Parlement, la rue Lucien Febvre vers la Cité Ungemach sera remplacée par une zone piétonne. À ce sujet, « il faut plus de porosité entre les citoyens et les autorités », estime David Roulin. Le Parlement fait en ce moment un choix inverse en fermant la piste cyclable le long du bâtiment principal et celle sur les berges en face lors des sessions, ainsi qu’en avançant son parvis sur l’espace public. « C’est une façade sobre, tel un fruit avec une enveloppe protectrice et un intérieur végétal », ajoute l’architecte.
Enfin une liaison souterraine avec le bâtiment Louise Weiss (IPE IV) où se trouvent l’hémicycle et des bureaux sera possible. C’est le bâtiment face au Parlement, le moins élevé, qui sera construit en premier. « Il fallait un bâtiment qui viennent non pas concurrencer le Parlement architecturalement, mais le compléter », ajoute pour sa part le maire Roland Ries (PS).
En conseil municipal, le maire de Strasbourg Roland Ries a laissé entendre qu’il existait des marques d’intérêt en provenance du président du Parlement, Antonio Tajani (PPE, centre-droit), mais que ce sera aux eurodéputés élus en mai 2019 de prendre une décision.
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