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Venant en aide aux demandeurs d’asile, Casas pourrait fermer à l’automne

FPRA, OFII, ADA, CODA… Autant d’acronymes indéchiffrables, d’autant moins pour ceux qui ne parlent pas français. À l’automne, de nombreux demandeurs d’asile du Bas-Rhin pourraient devoir les décrypter seuls : l’association Casas, en charge de les aider à Strasbourg, risque de disparaître.

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Les demandeurs d’asile qui arrivent à Strasbourg après avoir bravé les dangers des Balkans ou les passeurs en Méditerranée pourraient se retrouver bien seuls à l’automne. L’association Casas, qui les écoute depuis 30 ans et les aide à constituer leurs dossiers, risque de disparaître. Suite à la loi du 29 juillet 2015, relative à la réforme du droit d’asile, l’association ne peut plus être financée pour traiter des dossiers de demande d’asile en premier accueil.

Cette mission a été confiée à la plateforme d’accueil de réfugiés (PADA), gérée à Strasbourg par l’association du Foyer Notre-Dame, qui en déléguait une partie à Casas. Mais la baisse des subventions a conduit la PADA à cesser cette collaboration. Pour Casas, cette perte représente 45 000€ de recettes en moins, sur un budget de 225 000€.

Sauf miracle, l’association ne s’en remettra jamais, d’autant que Casas avait trouvé avec cette prestation de service un palliatif à la baisse continue de ses subventions de fonctionnement. Le conseil départemental, après avoir graduellement diminué son engagement, a mis fin en 2016 à toute aide directe, ce qui représentait en 2015 encore 3 650€. Le reste des recettes de Casas provient des cotisations des membres (85 000€), de la Ville de Strasbourg (43 000€), d’Entraide et solidarité protestante (7 500€), de Caritas (4 000€) et d’autres associations caritatives…

L’équipe de Casas est composé de 3 salariés et de dizaines de bénévoles (Photo TU / Rue89 Strasbourg)

Licenciements à prévoir en septembre ?

Pour Pascale Adam-Guerino, directrice de l’association, la rentrée de Casas risque d’être sombre  :

« Les salariés pourraient ne plus être payés d’ici à l’automne. Deux ou trois d’entre eux seront licenciés, ce qui équivaudrait à la disparition de notre association. On ne voit pas, à l’heure actuelle, de solution. »

Car Casas emploie 3,5 personnes à temps plein, et bénéficie de l’aide de dizaines de bénévoles, pour recevoir et conseiller les demandeurs d’asile. Lors de leurs permanences, les salariés et membres de Casas ont reçu 3 883 demandeurs d’asile en 2015 ! Les passages étaient si fréquents que l’association a dû déménager de ses locaux historiques, situés sur le quai Saint-Nicolas pour aller rue Brûlée.

La majorité des dossiers traités par Casas proviennent de l’Europe (Photo TU / Rue89 Strasbourg)

Nombreux services qui ne sont pas financés

L’activité d’accompagnement de la première demande, financée 113€ par dossier par l’État, permettait à Casas de proposer d’autres services aux demandeurs d’asile, comme des cours de français et l’aide au logement et à l’insertion dans la société française. En 2015, 326 personnes ont suivi les cours de 24 formateurs bénévoles.

En outre, Casas aide les demandeurs d’asile à formuler des recours, lorsqu’une première demande est rejetée. Ces recours, des dossiers encore plus lourds que les premières demandes, ne sont pas financés par l’État, au motif que les demandeurs d’asile ont accès à l’aide juridictionnelle pour disposer des services d’un avocat. Casas en a néanmoins accompagné 559 en 2015, en provenance de 36 pays !

Me François Zind, avocat spécialisé dans le droit des étrangers et ancien bénévole à Casas, soupire :

« Déjà nous on a du mal avec les procédures, alors vous imaginez pour un étranger qui ne parle pas la langue ? L’association Casas a toujours eu le mérite de répondre au nom et pour le compte des demandeurs d’asile. C’est la seule association du Bas-Rhin spécialisée dans les problématiques d’asile et un partenaire incontournable de tous les acteurs institutionnels. »

Par nature discrète, l’association s’est résolue à lancer une campagne d’appel aux dons.


#Casas

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