Avec ses chapiteaux plantés entre ville et Rhin, le Pelpass Festival est le petit nouveau des rendez-vous musicaux de la fin du printemps à Strasbourg.
Depuis 2017, la grande fête de l’association éponyme a su s’imposer dans les oreilles des mélomanes de Strasbourg, même s’il est vrai que la météo n’a pas toujours été là pour ensoleiller les cœurs. En 2020, les trois dates tombent pendant le pont de l’ascension, avec le jeudi férié.
Pour la quatrième édition, la tonalité restera la même que lors des éditions précédentes, comme l’explique Jérémie Fallecker, le directeur artistique :
« On reste sur nos valeurs d’éclectisme et de découverte. C’est le cadre global de notre festival, l’ambiance que l’on souhaite créer. Au Pelpass, les artistes viennent de partout dans le monde et de tout horizon artistique. On pense qu’on peut proposer de la qualité, sans que ce soit forcément de très grosses têtes d’affiche. »
Un renforcement des « versus »
Dans la lignée de ce qui a été entrepris depuis le lancement du festival, les organisateurs du Pelpass ont décidé de réitérer l’expérience des « versus », ces créations artistiques et musicales exclusives qui voient le jour chaque année sur la scène du festival strasbourgeois.
« L’idée est que deux groupes originaires de la région Grand Est se rejoignent à l’occasion d’un concert, avec un temps de résidence en amont. Cette année le Noumatrouff de Mulhouse a rejoint le dispositif, toujours aux côtés du Pré’O à Oberhausbergen et de l’Espace Django au Neuhof. »
François-Xavier Laurent, en charge de la communication
Après Cheap House Vs Schnack, Ian Caulfield vs Flo Chmod, Notilus Vs Albinoïd Sound System et les Garçons Trottoirs Vs les Bredelers en 2019, l’édition 2020 verra la constitution de trois nouveaux versus : La Gargarousse Vs Jack Simard, Taxi Kebab Vs Allawi Brothers et IPPON Vs Bang Bang Cock Cock. Si vous êtes un fidèle de nos pages culture, vous remarquerez d’ailleurs que plusieurs de ces artistes ont d’ailleurs déjà fait l’objet d’articles sur Rue89 Strasbourg.
Les concerts de la « militente » retransmis en live
Une légère évolution à noter, la capacité passera de 2 700 à 3 000 places par jour. « On préfère y aller step by step (pas à pas) pour pérenniser le festival », tempère Jérémie Fallecker.
Considérée comme la troisième scène, la « militente » occupera toujours son rôle de défricheur de pépites electro du monde entier.
Ivan Vollet, plus connu à Strasbourg sous le pseudodyme de Lord Cumbia gère cet espace.
« Sous cette ancienne tente militaire, nous militons pour faire la part belle aux scènes club du monde entier avec de la techno, de la bass, de la trap… De 21h à 1h du mat’, ils seront six ou sept DJ à se relayer derrière les platines avec une nouveauté : la reconfiguration de l’espace sous forme de Boiler Room, avec un îlot central et les gens autour. »
Des concerts qui seront retransmis en live (captation sonore et vidéo) sur la web radio ODC.
Jeudi 21 mai : Juicy, Dinos, Kumbia Boruka
Juicy (r’n’b / Belgique) Leur deuxième EP Crumbs met en lumière cinq personnages fictifs qui sont les narrateurs de leur propre histoire. Au travers d’une nymphomane enchaînée ou encore d’un militaire torturé, Julie Rens et Sasha Vovk abordent des sujets de société. Le duo n’a pas changé : il garde son ton grinçant, ses textes acidulés, le tout sur des mélodies r’n’b aux influences éclectiques et envolées mélodiques.
La Gargarousse Vs Jack Simard (chanson / Mulhouse, Vosges) Dans la Gargarousse (Mulhouse), y a des chansons et des poèmes sur le vin et donc sur les copains, les p’tits bonheurs, les bons moments. Un grand échalas aux gestes expressifs, des bras qui balaient l’air comme une ballerine. Un timbre de voix puissant, Simard (Vosges) a les mots subtils, le sens du drame. Du grand art. Une rencontre qui promet de la poésie en chanson !
Les Violons Barbares ft. Alsace Percu (traditionnel / Mongolie, Bulgarie, France) Ils sont trois, mais c’est comme si une tribu entière de cavaliers farouches nous emmenait dans la steppe mongole, en passant par les contrés balkaniques, violons sur le dos et tambours dans les valises. Violons Barbares, c’est trois musiciens aux origines et cultures différentes : un Mongol, un Bulgare et un Français. Le trio nous emmène dans un voyage envoûtant à renfort de violon traditionnel mongol, gadulka bulgare, chant chamanique et percussions.
Makala (rap français) L’heure du changement approche… Deux ans de méditation, de création et de travail. 21 chansons. Une philosophie simple. Un univers métaphorique. De nombreux egos mis au service d’un album : Radio Suicide. La tête sur terre, les pieds sur la lune, Makala fait parti des nouveaux guides.
Dinos (rap français) « Première fois de ma vie que la barre est aussi haute. » Dinos le sait. Après le vent de fraîcheur engendré par Imany, il fallait confirmer. Ce cheminement accompagne les réflexions d’un homme sur son rapport à la notoriété, le quartier, la religion. Au fil de l’album Taciturne, il dissémine la complexité de sa pensée par petites touches. il se transforme en peintre qui par ses coups de pinceau harmonise les formes, les couleurs.
Slift (krautrock psyché / Toulouse) Pour amateurs de guitares qui sentent le souffre, Prog’ d’outre-tombe et blup blip blop de vieux synthétiseurs. De Blitzkrieg fuzz et de geyser free. De basse échappée des cachots de Minas Morgul et de batterie Nostromo filant à toute berzingue. De solos vicieux et bends assassins. De krautrock douché à l’acide et jazz cosmique de comics. Des voix ancestrales, du heavy metal et des rites extraterrestres anciens. Il y a du chaos. Et il y a du silence.
Kumbia Boruka (nueva cumbia / Amérique latine, Lyon) Depuis la sortie de leur premier album et une tournée de plus de 200 dates, la Kumbia Boruka a rempli son pari en faisant vibrer l’Europe. Elle présente cette année un nouvel album El Remedio. On y retrouve la fraîcheur dansante de l’accordéon, la générosité vibrante du chant, le son rock combiné à la résonance psychés des machines, le dynamisme éclatant des cuivres, le tout reposant sur une rythmique puissante à l’énergie colorée.
Global Network (electro futur gospel / Paris) « Global Network est le résultat de chaque expérience que nous traversons, de nos succès ainsi que de nos échecs. » Loris Sasso et Nils Peschanski ont tout les deux grandi en banlieue parisienne, entre nature et urbain. En 2018, ils donnent naissance au projet Global Network. S’inspirant d’artistes qu’ils adorent comme Frank Ocean, Jamie xx, Beyoncé ou encore Radiohead, toujours avec une certaine forme de sincérité, simplicité, d’amour et de partager des bons moments.
Vendredi 22 mai : Mykki Blanco, Pogo Car Crash Control, Brain Damage
Labaz (electro world / Strasbourg) Nouvel arrivé sur la scène Strasbourgeoise, le trio Labaz croise les univers entre instruments traditionnels et beat electro, un son frais et entrainant !
Taxi Kebab Vs Allawi Brothers (oriental / Nancy, Strasbourg) Routes de nuit marocaines parcourues en roue libre, paysages traversés ou recréés par le road trip entre improvisation instrumentale, textes chantés en darija (dialecte marocain) et dérapages ardents plus inspirés que contrôlés une trajectoire musicale psyché, désorientée et « désorientale », dérivée dans l’habitacle sombre et envoûtant d’un Taxi Kebab. Taxi Kebab rencontre le premier boys band syrien strasbourgeois Allawi Brothers pour une versus inédit.
Glauque (rap / Belgique) Plongés dans l’électronique, les états d’âmes poétiques de Glauque questionnent sans donner de réponses. A bout de souffle, mots et sons s’entremêlent ; entre colère et amour, entre révolte et calme, entre interrogations et certitudes, le groupe prend place là où le sale fait le beau. Mots et sons s’entrechoquent dans une fulgurance synthétique. Les passions s’enchaînent et se déchaînent. Puis le silence…
Mykki Blanco (hip-hop, Etats-Unis) Mykki Blanco est un musicien, artiste de spectacle et activiste LGBTQ+ de renommée internationale. Son premier album long-métrage Mykki est acclamé par la critique. Il est aussi le créateur de mélanges comme Gay Dog Food, et la mixtape révolutionnaire Cosmic Angel qui a défini le queer rap. Blanco a créé des succès cultes comme « Kingpinning » et « Haze Boogie Life » avec des vidéos sensationnelles comme Coke White, Starlight, The Initiation.
Pogo Car Crash Control (grunge core / Lésigny) Après un premier album sorti en 2018, une tournée à feu et à sang de 165 dates dont un passage au Hellfest et dans les plus grands festivals, le groupe le plus grunge du metal français (ou grunge core), Pogo Car Crash Control est de retour ! Toujours plus doux et sensible, « P3C » nous présente un nouveau live aussi grunge, groth et hardcore que leur nouvel album prévu aussi pour 2020. Un nouveau souffle glacant au metal hexagonal.
Dope D.O.D. (hip-hop / Pays-Bas) Dope D.O.D. est un groupe de hip-hop de renommée internationale des Pays- Bas, qui puise ses racines en Afrique et en Angleterre. Le groupe est composé des rappeurs Skits Vicious, Jay Reaper et Dopey Rotten. Bien connu pour mettre des lignes vocales fortes sur des rythmes agressifs lourds, leur style mélange le hip-hop classique avec des éléments électroniques.
Brain Damage (dub / Saint-Etienne) Considéré comme l’un des fondateurs de la scène dub en France, il y crée dès 1999 l’un des premiers live machine du genre, influençant toute une génération d’artistes, se réclamant de son héritage. Son côté visionnaire l’amène dès le début des années 2000 à collaborer avec certains maîtres du genre de la scène britannique (Zion Train, Alpha & Omega, The Disciples), et à se rendre à Londres pour une session mémorable au studio Conscious.
Technobrass (brass band techno / Brésil) Ce septet hors du commun venu tout droit de Rio de Janeiro mélange la chaleur des cuivres à la puissance des beats répétitifs. Avec ses compositions originales, hypnotiques et contagieuses, Technobrass réveille nos instincts primitifs et nous conduit inexorablement vers un culte aussi exaltant qu’insoupçonné. Considéré comme l’un des cinq meilleurs brassband par le journal Libération, aux côtés des Too Many Zooz et des Allemands de Meute, le brassband a aussi été repéré par Radio Nova et MixMag France.
Samedi 23 mai : Babylon Circus, l’Orchestre Tout Puissant de Marcel Duchamp, Jungle By Night
IPPON Vs Bang Bang Cock Cok (electro fuzz dark zouk / Nancy, Strasbourg) IPPON rencontre Bang Bang Cock Cock. Deux projets sous l’écurie October Tone Records, le dark zouk krautrock de BBCC s’allie à la puissance du trio electronic fuzz Ippon pour proposer un versus inédit sur le Pelpass Festival !
Pixvae (latin core / Colombie, Lyon) Un mélange détonnant entre rythmes traditionnels colombiens, chansons folkloriques solennelles et hardcore à la sauce jazz. Le cocktail du combo colombo-lyonnais est du genre décapant, du style enivrant. Voix haut perchées et saxophone hurleur, batterie survoltée et guitare saturée, Pixvae carbure à l’énergie des polyrythmies, cette essence traditionnelle qu’il s’agit de propulser, hors des sillons maintes fois labourés.
DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson (chanson afropéenne / Paris) Duo chantant et enchantant, DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson font naviguer la chanson française entre jazz, afrobeat, soul, funk, electro et reggae. Après un premier album T’es qui ? sorti en 2015 et réédité un an plus tard sous le titre Remets T’es qui ?, ils reviennent à l’automne 2018 avec leur second opus Aimez ces airs. Cet album se compose de quatorze pépites généreusement concoctées par les deux acolytes.
L’Orchestre Tout Puissant de Marcel Duchamp XXL (rock free-jazz / Suisse) L’Orchestre Tout Puissant de Marcel Duchamp XXL est un projet initialement créé pour une carte blanche à la Cave 12 à Genève et il est tenu au cou par Vincent Bertholet. Cet orchestre baroque et contemporain se compose d’instruments comme la guitare, le marimba, le trombone, le violon ou la contrebasse. Ils utilisent à merveille les rythmiques composées et complexes, comme des musiciens de free-jazz ou de rock prog, et ça donne envie de faire des sculptures de terre glaise à leur effigie.
Shht (space rock / Belgique) C’est du rock spatial pour la génération actuelle. Cinq hommes câblés du vaisseau spatial sonique. Un bricolage numérique moderne d’idées qui s’écarte des lignes de basse de synthé disco phat adaptées à l’argent livrées par un groupe de bruit avec des esprits chimiques et un chanteur suspendu au toit mentalement et physiquement. Délicieusement lunatique, Gand, la Belgique de Shht déconstruit la déconstruction.
Babylon Circus (chanson / Lyon) Presque vingt ans à voyager et à partager leurs rencontres, leurs espoirs et les épreuves, avec le public pour navire, qui les a portés et qu’ils ont emporté partout. La bande de potes qui voulait faire du « reggae-ska parce que c’est cool», s’est retrouvée à jouer sa musique, sans étiquette, sans style attitré, avec pour moteur l’envie de découvrir, de mélanger et de rassembler. Ils reviennent avec un album plus rock et qui leur ressemble, rempli du souffle qui les anime depuis toujours. «Never stop».
Samba de la Muerte (pop psyché / Caen) Dans la lignée des ovnis anglais de Mount Kimbie ou encore du canadien Caribou, Samba De La Muerte s’exerce à rendre la musique électronique la plus organique possible. C’est sur scène que cette musique prend toute son envergure. C’est là qu’il faut aller chercher les quatre membres du groupe, les suivre dans leurs rêveries électroniques aux références multiples, se mettre à danser, se laisser emporter.
Jungle By Night (dance afrobeat / Pays-Bas) La tribu festive de Jungle By Night s’est immergée dans l’histoire de l’Afro- beat pour concocter cet étonnant et détonant cocktail batave d’éthiopic-jazz, de JB’s-afro, de Fela-funk, de Lagos-rock et d’Addis-Abeba-highlife où il est inutile de traquer la moindre faute de goût. Adoubés par le pape Tony Allen en personne, les neufs musiciens hollandais font preuve d’une maturité et d’une aisance déconcertante.
Chargement des commentaires…