Il n’est pas encore midi et un camion de police est déjà stationné rue de la Toussaint, près du rectorat. Ce mardi 1er mars, plus de 50 fonctionnaires de la division des examens et concours (DEC) et quelques uns de leurs collègues d’autres services du rectorat se rassemblent au pied du bâtiment. À l’appel de Sud Éducation et d’une assemblée générale du personnel, plus de la moitié des 60 employés de la DEC sont en grève d’après les syndicats.
Ils dénoncent « le remplacement des employés permanents par des vacataires, le manque de moyens matériels conséquents, une augmentation de leur charge de travail, et la pression de leur hiérarchie ». Dans une enquête publiée également ce 1er mars, Rue89 Strasbourg révèle que certains professionnels ont enchainé les semaines de 50 à 60 heures et ont accumulé près de 200 heures supplémentaires à cause d’une surcharge de travail en mai et juin 2021.
« C’est la première fois de ma vie que je manifeste »
Nathalie travaille à la DEC depuis 11 ans :
« C’est la première fois de ma vie que je manifeste et que je fais grève, comme pratiquement tous mes collègues. Nous sommes vraiment à bout. »
À quelques mètres, Sébastien, témoigne spontanément de sa surcharge de travail. Il estime cumuler l’équivalent de trois postes. Et pour lui, ce sont également les usagers qui sont pénalisés :
« Les élèves sont perdus et ne savent pas forcément comment faire certaines démarches, ils ne comprennent pas pourquoi on peut mettre énormément de temps à leur répondre ou à les aider quand ils demandent conseil pour les inscriptions par exemple. Ils ne savent pas ce qu’il se passe derrière. »
Sébastien respecte le code vestimentaire fixé par les organisateurs. Il est vêtu de noir, comme la plupart des manifestants. Il dit aussi craindre l’apparition d’entreprises privées « qui proposeront les mêmes services qu’eux, mais payants ». « C’est le résultat de la privatisation de l’éducation. Sauf que les personnes qui ont besoin d’aide n’auront pas forcément les moyens de la recevoir », explique-t-il.
Début timide des négociations
La secrétaire générale accepte de recevoir trois volontaires grévistes du personnel de la DEC à 12h45 afin d’entamer les négociations. Mathieu Herbling, représentant CGT, Rémi Louis, représentant de SUD Éducation ainsi qu’une collègue gestionnaire des sujets du baccalauréat général qui a souhaité rester anonyme, ont rendez-vous avec la Secrétaire Générale Claudine Macresy-Duport.
D’après Rémi Louis, « la direction propose des réunions régulières de négociations avec les syndicats et d’autres employés mobilisés ». La prochaine aura lieu le 7 mars.
À la suite de la rencontre, les personnels organisent une assemblée générale. Plusieurs grévistes déclarent alors qu’ils ne sont pas satisfaits par l’annonce des réunions et qu’ils attendent des mesures plus concrètes. Ils souhaitent aussi montrer l’exemple et rassembler d’autres secteurs à cette cause. Enfin, ils observent que dans de nombreux domaines du service public, les fonctionnaires souffrent de mauvaises conditions de travail. Rémi Louis explique :
« La situation a été similaire par le passé pour la division des personnels enseignants (DPE) ainsi que la division des personnels administratif et d’encadrement (DPAE). Elle est alarmante à la DEC également dans d’autres Académies. »
Les représentants de SUD Éducation ont déposé un deuxième préavis de grève du 3 mars au 2 mai. Du côté du personnel de la DEC, une prochaine assemblée générale est prévue début avril afin de convenir d’une potentielle prochaine grève.
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