Au Molodoï et ailleurs, Paye ton Noël avant les fêtes !

Tradition oblige – c’est la période qui veut cela ! –, Paye ton Noël lance les festivités par un Barathon de Noël qui pose immédiatement les enjeux : s’en mettre plein les oreilles et, pour les extrémistes, la tête. Même s’il n’est nul besoin de lever incessamment le coude en profitant de l’affiche musicale.

Demain soir, le Barathon s’ouvrira tranquillement par le chant-guitare du Lorrain John Efka dans un coin du Kitsch’n’Bar avant une migration vers le Mudd Club qui vibrera aux sonorités soul, rock et rythm’n’blues des reprises de BB King, Stevie Wonder et Jimi Hendrix par le combo Toe Jam. Mais le véritable événement de la soirée, ce sera avec le légendaire MC new-yorkais RA The Rugged Man, programmé au Fat Black Pussy Cat :

Le quasi-quadra (il est né le 10 janvier 1974) est surtout connu pour ses innombrables collaborations : Notorious BIG, Kool G Rap, Mobb Deep, Masta Ace et évidemment Wu-Tang Clan. RA The Rugged Man a toutefois publié trois albums en son nom propre, Die, Rugged Man, Die (2004), Legendary Classics Vol. 1 (2009) et Legends Never Die (2013), un titre idoine pour son auteur, d’ores et déjà immortel au panthéon du hip hop !

N’to et son électro tapageuse

Autres temps forts musicaux de Paye ton Noël : les trois soirées programmées au Molodoï entre le 19 et le 21 décembre, avec une vingtaine de groupes et artistes à l’affiche. Évitons donc l’exhaustivité pour ne retenir que quelques-uns des noms proposés. A commencer, le jeudi 19 décembre, par le Marseillais N’to, producteur de 28 ans fortement influencé par la déferlante Underworld dans les années xxx ainsi que par le rock des seventies biberonné à la maison.

Du coup, avec N’to, le son s’avère déroutant malgré les influences permanentes que l’on identifie çà et là. Rapide et tapageuse, sa musique s’avère aussi par moments enveloppante et caressante :

L’Animalerie du rap

Pour la soirée hip-hop électro du vendredi 20 décembre, c’est vers le collectif rap lyonnais L’Animalerie qu’il faudra se tourner. Loin des carcans mainstream du rap hexagonal, ce hip-hop de gônes rassemble MC’s, beatmakers, DJ’s, graphistes, vidéastes, ingénieurs du son et geeks.

Le crew s’articule autour d’un pilier, le lion de l’Animalerie en quelque sorte : Oster Lapwass, qui sera présent vendredi au Molodoï avec deux figures du collectif, Anton Serra et Lucio Bukowski :

Également à l’affiche du 20 décembre, un projet expérimental dont le seul nom réchauffe et porte vers des horizons ensoleillés. Honolulu saura à coup sûr allumer la salle avec ses claviers vintage et ses boîtes à rythme frénétiques. Ce tandem strasbourgeois – Freder et Blondi – fraîchement formé livre un son festif et tropical que l’on rangerait aisément à côté d’illustres mentors et cadors du fameux punk-rock californien tendance surf et bimbos en bikini que resteront toujours les Lagwagon, Weezer et autre Blink 182.

Rien de comparable cependant mais la filiation est immédiatement identifiable avec son premier titre récemment mis en ligne, Surf on the Radio.

Balkans en beats et en fanfares

Paye ton Noël s’achèvera en fanfare, festive, balkanique, foutraque et bordélique le samedi 20 décembre avec deux pointures en la matière. A commencer par les locaux de l’étape, les inénarrables Skannibal Schmitt à l’énergie décomplexée. Le groupe vient de publier un tout nouveau clip, Nostalgie de Comptoir :

La seconde fanfare de la soirée se fout encore plus des standards et des confessions : Les Touffes Krétiennes, ce collectif fanfaraonique à géométrie variable revisite de nombreux standards rock, soul, pop, disco voire d’horizons plus lointains dans une veine punk reggaeïsante à l’image de ce morceau de bravoure du Clash :

Outre ces deux fanfares, le « roi du dancefloor des Balkans », DJ Shantel, investira lui aussi le Molodoï avec ses rythmes endiablés allemands destinés à revisiter ses racines maternelles roumaines et issues d’Europe centrale. Entre beats hip hop et électro enragée, Shantel fait surtout rimer sampler et klezmer.

Spectacle, films et méga-raclette

Paye ton Noël ne vibre pas uniquement en musique. Le festival offre aussi d’autres réjouissances avec un spectacle de rue le mardi 17 décembre à partir de 19h place de Zürich ainsi qu’une soirée de projection de courts-métrages à l’Institut Lebel, sur le campus de l’université, autour d’un thème qu’il sera interdit de révéler aux enfants : « Le Père Noël n’existe pas ».

Et comme chaque année, histoire de s’en mettre plein la panse avant d’attaquer le véritable marathon du réveillon, le Molodoï accueillera un grand repas de Noël le dimanche 22 décembre : une raclette géante ouverte à tout le monde, à condition d’apporter fromage, ingrédients solides et munitions liquides.