Samedi 22 février vers 15h40, à proximité du marché du Canal Couvert à Mulhouse, une personne munie d’un couteau et d’un tournevis s’est attaqué aux agents de police municipale déployés sur place pour encadrer une manifestation de soutien à la République démocratique du Congo.
Parmi les cinq policiers présents, deux ont été grièvement blessés et hospitalisés en urgence absolue. Un passant de 69 ans et de nationalité portugaise a été mortellement touché au cœur alors qu’il tentait de s’interposer. L’un des policiers a été touché à la carotide et l’autre au thorax, selon le procureur de la République de Mulhouse, Nicolas Heitz.
L’interpellation de l’assaillant a eu lieu une dizaine de minutes après l’attaque seulement, aux abord de la rue Lavoisier. France 3 Alsace a publié une vidéo amateur de l’arrestation.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi du dossier et a ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste sur, personnes dépositaires de l’autorité publique. Trois personnes de son entourage, deux membres de sa famille ainsi que la personne qui l’hébergeait, ont été interpellées et placées en garde à vue pour évaluer leur implication ou connaissance d’un projet terroriste.
Un profil schizophrène
Le principal suspect, Brahim Abdessemed, est un Algérien de 37 ans inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), restée inappliquée faute de documents consulaires algériens. Il a alors été assigné à résidence et devait se rendre chaque jour à l’hôtel de police de Mulhouse.
Selon L’Alsace, Brahim Abdessemed avait été condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme en décembre 2023. Sur Facebook, il avait publié une vidéo appelant à « prendre les armes et à combattre les mécréants » peu après les attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas en Israël. Sa famille, inquiète de cette radicalisation, avait alors alerté elle-même les services de police.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est déplacé à Mulhouse dimanche 23 février. Lors d’une conférence de presse, il a indiqué qu’une expertise psychologique réalisée en détention avait conclu à « un profil schizophrène » du suspect.
Impossible à renvoyer en Algérie
À sa sortie de prison, 50 jours avant l’échéance de sa peine, Brahim Abdessemed avait été placé dans un centre de rétention administrative, en attente de son expulsion. Mais l’Algérie, son pays d’origine, a refusé de le rapatrier « à dix reprises » a ajouté Bruno Retailleau. Une situation jugée « inacceptable » par le Premier ministre François Bayrou, qui s’est prononcé lundi 24 février en marge d’une visite au Salon de l’Agriculture à Paris. Emmanuel Macron qui était en visite au Salon de l’agriculture le jour de l’attaque l’a écourté, il a évoqué « acte terroriste islamiste qui ne fait pas de doute » et a assuré « la solidarité de la nation » à la famille de la victime.
Le député de Mulhouse, Olivier Becht (Renaissance), s’est prononcé en faveur d’un « délit de radicalisation » au micro de BFM Alsace. La préfecture a ouvert une cellule d’aide psychologique pour accueillir les personnes affectées par cet attentat a été ouverte ce lundi 24 février.
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