Ce week-end, ils ont été nombreux à s’être lâchés contre le jeune élu socialiste. « Pauvre taré », « voyou », « couille molle »… Les noms d’oiseaux fusent. En cause, un tweet de Paul Meyer, relayé sur son compte Facebook, dans lequel il faisait un lien entre des militants UMP et Anders Breivik, le terroriste norvégien d’extrême droite. Le conseiller municipal PS, connu pour ses prises de positions musclées, s’explique :
« Ce message dénonçait une campagne qui dérive et [s’amusait de] ce que pourrait donner un débat dans lequel les socialistes paraphraseraient Marine Le Pen pour s’en prendre à l’UMP, comme l’UMP le fait vis a vis du PS depuis le 2e tour. Il s’agissait évidemment de dénoncer cette méthode, et non de la relayer sérieusement. J’ai considéré, à tort semble-t-il, que le caractère ostensiblement excessif et caricatural de ce tweet m’exonérait de précisions supplémentaires.
Puisqu’il a été mal compris et instrumentalisé, je l’ai retiré après avoir présenté mes excuses. L’acharnement de l’UMP, qui ne tient pas compte des excuses, du retrait, et du sens évident du tweet, est on ne peut plus politicien, et il est cocasse d’observer que ceux-là mêmes qui poussent des cris d’orfraie ont souvent étés auteurs, complices, ou cautions, de propos bien plus violents et dépourvus, pour le coup, de toute ambiguïté. »
Menaces de dépôt de plainte suite à cette « assimilation honteuse »
Bien sûr, à l’UMP, on ne l’entend pas de cette oreille. Jean-Emmanuel Robert, conseiller municipal, a envoyé une lettre ouverte demandant des sanctions au maire Roland Ries, et martèle :
« Nous avons été agressés. Le maire doit prendre ses responsabilités et tenir ses troupes. Surtout que Paul Meyer n’est pas le premier à déraper… J’attends encore la réponse du maire, qui a toujours répondu à mes lettres dans le passé. Je me réserve le droit de tout faire, y compris de porter plainte. Ce sera la conséquence logique de cette assimilation honteuse »
Porter plainte ? Alors que son groupe municipal avait pris position contre « la judiciarisation de la politique », à l’occasion de la plainte déposée par l’association Anticor contre Robert Grossmann ? Jean-Emmanuel Robert proteste :
« Il y a une grande différence entre des propos tenus dans l’enceinte du conseil, où les débats sont souvent musclés, et des propos tenus publiquement par un élu, hors de cette enceinte. Dans la presse ou ailleurs… »
Côté militants, sur le mur Facebook de Geoffroy Lebold, collaborateur du groupe des élus strasbourgeois UMP, Nouveau centre et indépendants, on peut lire :
Si la fédération UMP du Bas-Rhin n’est pas à l’origine de l’initiative, son représentant André Reichardt, premier vice-président du Conseil régional, assure :
« Ces propos sont une dérive totalement inacceptable ! Il ne faut pas charrier ! Ce genre de parallèle ne nous amuse pas du tout ! Si dépôts de plainte il y a, je ne les désavouerai pas, au contraire. »
Pour le moment, aucune plainte n’a été effectivement enregistrée – du moins, Paul Meyer n’a rien reçu.
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