Plusieurs grand projets immobiliers ont suscité des remous à la Robertsau, au nord de Strasbourg, en particulier les tours sur la friche Lana ou le cas du Foyer Saint-Louis, actuellement dans l’impasse. Voici que l’association Apollonia, implantée depuis deux ans à l’entrée du quartier, présente un aménagement un peu différent et de plus petite envergure. Il fera l’objet d’une réunion de présentation ce vendredi 25 mai, au café culturel de l’Escale à partir de 18h.
Loisirs, culture et hôtellerie
Fort de son expertise dans son jardin participatif, Apollonia souhaite aménager l’entrée de la Robertsau avec :
- Un restaurant,
- Une douzaine de logements sociaux,
- Un « hôtel hybride », c’est-à-dire où l’on participe plus ou moins à la vie de l’association, de 80 chambres,
- Un nouveau hall d’exposition,
- Une salle de danse,
- Un piano-bar,
- Un jardin participatif,
- Un parcours piéton.
Pour Dimitri Konstantinidis, le directeur de l’association Apollonia, le projet est né de la volonté d’aménager une cité avec des artistes :
« En commençant à travailler sur le jardin artistique, nous avons créé un nouvel outil innovant. Alors pourquoi se priver de rêver à cette cité qui se concevrait avec de la poésie, des créations artistiques et où chaque citoyen trouverait sa place et le plaisir d’y vivre ? Il s’agit d’une expérimentation, grâce à laquelle la ville, ses citoyens, ses entreprises seraient fiers et au sein de laquelle le sens de la vie citoyenne reprendra ses droits. Son potentiel d’insertion est réaliste, presque à portée de main. C’est la promesse de Vivacité, une autre façon d’envisager l’urbanisme. »
L’art et la méthode
Le projet est principalement artistique, mais il vise aussi à associer les institutions de la Robertsau, comme le Lieu d’Europe, le centre socioculturel de l’Escale et des habitants. Un travail entamé depuis son arrivée à l’entrée de la Robertsau, qui se concrétise par exemple en ce moment avec l’exposition du même nom, « Vivacité », répartie en plusieurs lieux.
Pour lier le tout, Apollonia prévoit un parcours « vert » pour piétons et cyclistes dont l’énergie nécessaire à l’éclairage serait apportée par la force du mouvement des usagers.
25 millions apportés par des investisseurs
Coté financement, Apollonia prévoit un budget de 25 millions d’euros. Le projet serait porté par KS Groupe, à qui l’on doit l’aménagement des Haras, la pagode vietnamienne de la Robertsau ou encore l’Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg. Le groupe est chargé de proposer des lots à différents investisseurs privés.
Dimitri Konstantinidis précise :
« C’est un nouveau modèle économique. Le monde associatif subit le retrait des subventions publiques. Notre objectif est de devenir totalement autonome. En tout cas, ce projet ne coûte pas un centime à la collectivité strasbourgeoise. »
Quel projet pour l’entrée de la Robertsau ?
Le maire de Strasbourg Roland Ries (PS) est venu à la Robertsau en juillet 2017, accompagné par quatre de ses adjoints, Nicole Dreyer pour le quartier, Syamak Agha Babaei pour les logements, Alain Jund pour l’urbanisme et Alain Fontanel. L’association lui a présenté son projet qu’il a, semble-t-il, apprécié. Il a cependant mis trois conditions à la réalisation du projet : qu’il soit innovant, respectueux de l’environnement et équilibré économiquement.
Reste qu’un immeuble de 40 logements sociaux portés par Habitation Moderne a aussi été évoqué sur le même terrain. Apollonia s’est néanmoins sentie confortée à présenter publiquement son idée après une récente réunion avec la municipalité.
Apollonia, espère pouvoir terminer rapidement ses échanges avec la ville de Strasbourg et pouvoir déposer un permis de construire en 2019.
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