« Notez votre activité professionnelle sur l’étiquette »
Si j’étais arrivé avec une appréhension naturelle, elle s’est rapidement dissipée pour laisser place à la convivialité. Force est de constater que les rencontres et discussions enrichissantes se succèdent à un bon rythme, comme les allers-retours au bar. De là à dire que le crémant d’Alsace favorise l’échange… Quoi qu’il en soit, chacun est venu animé des meilleures intentions et les discussions vont bon train.
On parle boulot bien sûr, mais aussi souvenirs de lycée : nombreux sont ceux qui se retrouvent un peu par hasard après avoir fait les 400 coups ensemble dans leur jeunesse. La moyenne d’âge des participants oscille entre 25 et 30 ans. La plupart a quitté la région mère pour finir ses études dans la capitale, d’autres s’y sont installés plus tard, par opportunité professionnelle. « Jeunes cadres dynamiques », tous ont plutôt réussi. Un rapide tour d’horizon des étiquettes apposées sur les vestons et chemisiers des participants permet d’ailleurs d’en avoir le cœur net : à croire qu’en Alsace, on rêve de devenir avocat.
Cuir de vachette et philanthropie
A la mi-soirée, quelques discours s’improvisent. A la barre, Bernard Kuentz, « Monsieur » Alsace à Paris. Le directeur de la Maison de l’Alsace dont le personnel a assuré (avec brio) l’organisation de la soirée, ne cache pas sa satisfaction : lui qui vit entre Paris et Strasbourg se réjouit de voir la communauté prendre forme, les liens se tisser. « Il voulait redonner un coup de jeune », me glisse Grégoire Kopp, à l’initiative de la soirée.
Et effectivement, un peu de dynamisme ne peut que faire du bien à l’image parfois un peu vieillotte de notre région. Elle regorge pourtant de projets. Jimmy Delage et Yahya Fallah profitent par exemple de l’occasion pour parler daim et cuir de vachette. Ces deux néo-parisiens originaires de Strasbourg qui travaillaient dans l’immobilier de luxe et la finance ont tout plaqué pour créer leur marque de chaussures solidaires. Devant une assemblée un peu dissipée, ils présentent leur modèle de social business qui permettra à terme de financer des projets humanitaires. Une fois cette courte parenthèse philanthropique refermée, la soirée se poursuit au son des verres qui s’entrechoquent.
Que retenir de cette première ? D’abord qu’elle fut un succès. Une telle affluence n’était honnêtement pas acquise d’entrée. Ensuite, la bonne ambiance. Si ont dit parfois l’Alsacien fermé, l’air parisien et l’entre-soi (tout de même !) ont fait de cet apéro un peu particulier un moment chaleureux, riche de belles rencontres. De l’avis de tous d’ailleurs, l’expérience doit être réitérée. C’est déjà prévu, vraisemblablement à la fin du mois de septembre.
Vers 22h30, la privatisation de la péniche arrive à échéance et la soirée s’achève doucement. Entre deux poignées de main, on échange des cartes de visite et les carnets d’adresses s’étoffent. Surtout, les participants sont ravis d’avoir pu trouver, le temps d’un soir, un petit coin d’Alsace à Paris.
Aller plus loin
Sur Rue89 – Blog « L’Alsace à Paris » : Petite histoire de ces Alsaciens qui « montent à Paris »
Sur Facebook, la 1ère page des alsaciens de Paris : « Alsace à Paris »
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