Lea Jiqqir et Romain Henry sont d’origine nancéienne mais tournent actuellement partout en France (et même à Hambourg au célèbre festival Repperbahn) avec pour seule sortie un single à ce jour. C’est peu dire que l’attente est grande autour de leur groupe Taxi Kebab, au concept musical étrangement efficace. De passage à l’Espace Django à l’occasion d’un Derby Grand Est en mars, une poignée de Strasbourgeois avaient pu découvrir en live la force de ce duo.
Taxi Kebab, une première partie à ne pas manquer
Synthétiseurs et boîtes à rythme d’un côté, buzuq et chant en darija de l’autre. L’Europe d’un côté. Le Maroc de l’autre. Et au final, un mélange terriblement incisif, hypnotique et contagieux. On est à la fois transporté loin et solidement ancré au dancefloor, sans autre choix que de danser sur les rythmes électro pop psyché. Lea et Romain ont d’ailleurs trouvé le qualificatif parfait à leur musique : psyché désoriental. Terriblement addictif.
Taxi Kebab sera donc la parfaite entrée en matière avant la troupe d’Altin Gün. Eux aussi ont décidé de prouver que l’expression « choc des cultures » était musicalement inadaptée. Les cultures musicales qu’ils convoquent, eux néerlandais allant creuser dans la pop psyché turque, ne s’entrechoquent en rien, mais se marient au contraire dans un élan joyeux et populaire au sens le plus noble du terme.
Histoire musicale turque et danse en communion, les secrets d’Altin Gün
Fondé par Jasper Verhulst, ancien bassiste de Jacco Gardner, le groupe Altin Gün se compose maintenant de 6 musiciens, réunis par Jasper après une révélation il y a environ 4 ans. De passage à Istanbul, il découvre en effet la pop anatolienne qui faisait fureur dans les années 1970. Il décide donc de remettre au goût du jour ce répertoire, issu d’un folk turc maintes et maintes fois repris, et s’adjoint pour ça les services d’anciens camarades néerlandais. Puis recrute deux chanteurs turcophones qu’on retrouve en avant de scène lors des concerts, Merve Dasdemir et Erdinç Yildiz Ecevit. C’est le début d’un succès qui n’a rien d’étonnant.
Parce que sur scène, inutile de résister bien longtemps. La troupe fait danser quelque soit le lieu, quelque soit le temps, et embarque très vite avec elle le public. Le groupe se regarde autant qu’il s’écoute et finit par créer un esprit de communion bienvenue autour de l’histoire d’une musique pas assez présente par ici. De quoi redonner un beau coup de projecteur sur les belles sonorités turques.
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