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Alsace Nature dégaine 10 propositions contre le GCO

Résolument opposée à la réalisation de l’autoroute de contournement de Strasbourg, l’association Alsace Nature publie ce mardi son argumentaire : « 10 propositions pour faire sauter les bouchons ».

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Selon Alsace Nature, le GCO ne fera qu’aggraver la circulation dans l’agglomération strasbourgeoise (doc Alsace Nature)

En septembre 2012, la Chambre de commerce et d’industrie publiait « GCO 2016 tous gagnants ». Dans ce « document de référence » détaillant la position des milieux économiques, la CCI plaidait pour la réalisation d’une autoroute à péage contournant l’agglomération de Strasbourg, assortie d’un report obligatoire du trafic de transit des poids-lourds. Cette solution selon la CCI est la seule qui permettrait d’éviter « l’implosion » du trafic routier aux abords de Strasbourg.

Deux ans plus tard, alors que le projet de Grand contournement ouest (GCO) a été remis sur les rails gouvernementaux, c’est au tour d’Alsace Nature de tirer. L’association environnementaliste publie pour le « Collectif GCO Non Merci » un livret de 24 pages (voir ci-dessous), rédigé par Marie Marty, cofondatrice et ancienne journaliste à Rue89 Strasbourg, voulant prouver que la construction du GCO ne réglera rien aux bouchons sur l’A35 et que l’Alsace risque bien de s’offrir un désastre écologique pour rien.

Le livret « 10 solutions pour faire sauter les bouchons » d’Alsace Nature

Des idées recyclées

Après une introduction donnant une large place aux oppositions, passées, de Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, au GCO, le livret d’Alsace Nature propose comme première solution de réduire « l’autosolisme » (usage seul d’une voiture) de 20% en développant les transports en commun. Cette proposition n’est pas nouvelle, elle a déjà été largement portée par… Roland Ries. En 2012, le maire de Strasbourg répondait à chaque question sur le GCO que l’autoroute était « une mauvaise réponse à un vrai problème » et que la solution résidait dans « l’intermodalité pour l’accès à Strasbourg ».

Alsace Nature ne laisse pas tomber cette piste et propose la création de parking-relais en limite de l’Eurométropole, là où seront situés les terminus des lignes de tramway étendues vers l’ouest. Alsace Nature appelle aussi à l’accélération des projets routiers du Conseil général du Bas-Rhin, le TSPO (un bus qui dispose de sa propre voie de circulation jusqu’à Wasselonne) et la VLIO (voie de liaison intercommunale), reliant l’ouest et le sud de l’agglomération. Deux projets qui semblent revenir d’outre-tombe, mais dans le dossier du GCO, on ne s’en étonne plus.

Plaidoyer pour l’Écotaxe

Alsace Nature ne croit pas que le GCO règlera le problème du trafic aux heures de pointe ce qui est bien normal puisque ces utilisateurs de l’A35 veulent précisément se rendre à Strasbourg ou quitter la ville. Mais l’association ne croit pas non plus à la réduction du trafic des poids lourds, et cite les chiffres du ministère du développement durable : -9% de camions en 2025 sur l’A35 si le GCO est construit, -11% si en plus, l’A35 est requalifiée en boulevard urbain.

Alsace Nature propose également que soit interdit le transit poids-lourds sur l’A35 aux heures de pointes, pour faire de la place à la desserte « propre » du dernier kilomètre, c’est à dire avec des camions électriques. Et l’association demande la réanimation d’un autre dossier enterré : l’Écotaxe, en proposant une expérimentation alsacienne. Une mesure déjà largement portée par Europe-Écologie Les Verts et qui a permis, outre-Rhin, d’élargir l’A5 pour y recevoir plus de camions…

La pollution, le vrai problème

En sixième position, Alsace Nature et le « Collectif GCO Non Merci » placent la nécessité écologique :

« L’A 35 et ses 150 000 à 160 000 véhicules par jour est la 2ème autoroute de France la plus chargée, en dehors de la région parisienne. La pollution aux particules fines bat ici tous les records avec des pics ré­guliers en 2013 – 86 jours d’alerte en 2013 dans le Bas-Rhin, soit un sur 4 (chiffres Aspa). Alors que la vitesse a été réduite à 90 et 70 kilomètres par heure autour de Strasbourg, les embouteillages persistent. Ils sont notamment le fait du cisaillement des flux de transit nord-sud et des flux radiaux est-ouest. »

La construction du GCO coûtera entre 400 et 700 millions d’euros, dont 200 millions d’argent public. Alsace Nature préconise que cet argent soit utilisé pour « pacifier » l’A35 et investi dans le développement d’alternatives à la voiture.


#GCO

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